Si un meurtre est commis dans ce roman, l’intrigue n’est cependant pas son principal attrait. Par contre, si vous avez aimé des héroïnes telles que Turtle dans « My absolute darling » de Gabriel Tallent, Lucy dans « Lucy in the sky » de Peter Fromm, Nell et Eva de « Dans la forêt » de Jean Hegland ou Tracy dans « Sauvage » de Jamey Bradbury, vous devriez très vite vous attacher à Kya, la petite sauvageonne qui vit seule dans les marais, qui collectionne les plumes et côtoie principalement des goélands.
« Là où chantent les écrevisses » propulse le lecteur dans les environs de la petite ville ségrégationniste de Barkley Cove, au plus profond d’un marais obscur, illuminé par la présence d’une analphabète débrouillarde qui passe ses journées à étudier la nature environnante. Le fond de l’histoire est certes une nouvelle fois assez sombre, mais cette noirceur est filtrée par une brume de poésie qui flotte au-dessus de ces marais où chantent les écrevisses. Dès le titre, aussi intriguant que splendide, l’auteure propose un véritable immersion au cœur de cet écosystème fourmillant de surprises et de découvertes. Au fil des pages, la petite Kya nous invite à venir humer les parfums de cette nature sauvage, partageant son amour des coquillages, des oiseaux, des arbres, des plantes et des insectes.
Récit initiatique saupoudré d’une thriller juridique, « Là où chantent les écrevisses » est également une réflexion sur la différence et un hymne à la nature, débordant d’humanité, de poésie et de délicatesse.
Splendide !
Là où chantent les écrevisses, Delia Owens, Seuil, 480 p., 21,50€
Ils étaient également dans les marais : Anthony, Frédéric, Mumu, Stephanie, Mes échappées livresques, Andréa, Sam, Emma, Marion, Dealer de lignes, Domi, Estelle, Fanny, Lire et pourquoi pas, Jean-Pierre, Céline, Culture VSnews, Leslie-Fleur, Patricia, Louise, Annick, Naurile, Himerope, Angélique, Kitty, Jean-Paul
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