Laissé en stand-by par le coronavirus, le dernier numéro du magazine attendu par tout le monde ne sortira qu’après la fin du confinement. Hélas ! Beaucoup sont ceux qui auraient aimé le lire pendant le confinement, mais ils peuvent toujours lire d’anciens numéros (commander ici). En attendant le prochain numéro nous avons sélectionné les vidéos YouTube de Weckman, VivacityRu et Rasko, à voir et revoir pendant ce confinement et même, surtout après.
Lien vers la page : VivacityRu YouTube
VivacityRu vous donnera un aperçu assez varié de la qualité des styles des writers en Russie. Avec plus de trois cent vidéos, vous pourrez découvrir les exploits de Maiz, Agres, Puzo, Boeck, Dirty, Rock, Tesla, Kicker, Stock (et bien d’autres encore) sur trains, métro, murs, voies ferrées et rues. Le choix des supports n’a d’égal que le choix des armes du marqueur à l’extincteur : chaque vidéo unique démontre l’originalité de ses auteurs comme leur savoir-faire en matière de lettres. Bien que le writing apparaisse sur le sol de l’ex-URSS en 1987, les amateurs russes de ce mouvement n’ont rien à envier à leur alter-ego outre-pacifique (quand on se positionne sur la côte est de la Russie) ayant posé les jalons de cette pratique dans les années 60.
Lien vers la page : VivacityRu Taps & Moses
Bien que le style puisse être dilué dans un mouvement d’une ampleur internationale, il conserve quelques spécificités locales. Les blocks letters, wild-style, throw-up s’ils sont influencés par les Etats-Unis et l’Europe, ils ont pu aussi trouver leur propre résonance eurasienne. Des formes de lettres typiques d’un style russe comme on peut le voir avec les déformations que subissent les lettres de Mayze, des lettres russes exécutées avec un ancien style de typographie comme le fait Dirty, Nozer, Tweso, des mélanges entre street art et lettres comme les réalisations de Charmer girl, Sole, ou bien du street art et des lettres comme VGA sait si bien le faire.
Lien vers la page : VivacityRu Dups Crew
Il semble plus que difficile de voyager actuellement, et c’est ainsi que YouTube remplace Air France ou Aigle Azur. Prenons donc un billet pour la Russie avec VivacityRu. Entre deux rasades de Vodka et trois blinis, nous finirons bien par oublier que nous sommes confinés (ça va c’est pas du tout un stéréotype que de dire que les Russes mangent des blinis en buvant de la vodka, et j’aurais pu ajouter avec du caviar et une chapka sur la tête, si j’avais voulu)…
WECKMAN
Lien vers la page : Weckman YouTube
Nous nous sommes tous demandés comment Weckman peut faire tourner des marqueurs entre ses doigts et taguer après. Certains coachs sportifs pensent qu’il muscle ses doigts et peaufine sa dextérité, justement pour accomplir ses prouesses artistiques. 50 millions de consommateurs estiment qu’il s’agit plutôt d’une « mise en doigt » afin d’étudier les différences entre les outils dont il se sert pour exécuter ses oeuvres. Tags à la spider, Handmixer, skinny d’origine, astrofat, correcteur, Oslo Rust, diverses tailles de squeezer et marqueurs remplis d’encre, de teinture ou de peinture, block letters remplis au rouleau ou à la bombe. Plus qu’une chaîne d’un graffeur sur ses exploits artistiques, c’est une véritable étude comparative qu’il nous livre.
Lien vers la page : Weckman Spider
A travers les paysages de Saint-Petersbourg qu’il revisite, nous pouvons apprécier l’effet d’un Hubik sur une plaque d’égout et comparer cet effet sur le capot d’une camionnette russe. Weckman n’est pas un rustre russe qui laisse ses bonnes manières au vestiaire : même quand il tag. Il n’hésite pas à adresser un salut aux touristes admirant la capitale impériale de leur bateau voguant sur la Newa, après avoir testé un Handmixer sur la rambarde du pont. De même qu’en tout bon russe qui se respecte, après avoir fini son aérosol sur un fret, il le balance par dessus son épaule. Dans un élan plus vegan que alcoolique, nous pouvons également voir Weckman baptiser un mur d’une pastèque, ça nous dépayse fortement de ces pauvres coques de bateaux cognés par des bouteilles de champagne hors de prix.
Lien vers la page : Weckman Oslo Rust
Weckman n’a pas de limites ni en terme de supports ni en terme d’outils : stickers sur le métro de Saint-Petersbourg, pièces chromées sur les frets russes, panneaux publicitaires revisités : tout y passe ou presque ! Il remplit des carnets de croquis de ses hand styles quand il ne sévit pas sur la ville, et tout ceci, nous pouvons le découvrir à loisir sur sa chaîne YouTube ainsi que son Instagram.
Lien vers la page : Weckman Unpacking Box
Si vous hésitiez entre Oslo Rust, Molotow, rouleau ou aérosol, cette chaîne est faite pour vous, elle répond à toutes vos questions et devance celles que vous ne vous êtes pas encore posées.
RASKO
Lien vers la page : Rasko YouTube
Nous nous sommes tous posés, au moins une fois dans notre vie, la question suivante : « est-ce que les graffs de Rasko sont des bonbons, du popcorn ou bien des graffs ?” Et malgré toute la littérature à ce sujet, pas un seul spécialiste n’a pu répondre à cette question. L’institut de mathématique Clay estime que si David Hilbert nous était contemporain, il aurait inclu cette question dans la liste de ses 23 problèmes, juste à côté de hypothèse de Riemann. De ce fait, l’institut envisage d’en faire le huitième problème du millénaire. A vous le million de dollars si vous réussissez à résoudre ce problème insolvable.
Lien vers la page : Rasko Killing It
En cette période de confinement, beaucoup d’entre nous ne savent pas quoi faire de leur cerveau et de ce fait ils peuvent à loisir étudier cette question. L’hypothèse la plus probable semble être inspirée de l’actualité : c’est un virus… D’ailleurs les peintures de Rasko sont souvent virales, qu’elles soient diffusées sur Instagram ou YouTube elles récoltent les likes, comme le gouvernement français récolte les amendes des gens sortis sans leur autorisation. Un bruit de couloir laisse même sous-entendre que le gouvernement italien ne se laissera pas faire et récoltera plus d’amendes que Rasko ne récolte de vues sur son YouTube.
Lien vers la page : Rasko In da hood
L’hypothèse numéro deux privilégie la thèse du bonbon : des couleurs acidulées, des courbes brillantes (que dis-je brillantes !) rutilantes. Depuis la fermeture des centres de recherches, de sérieuses disputes à ce sujet ont éclaté dans les échanges entre certains chercheurs à présent sur Skype. Plusieurs chimistes s’opposant à la thèse du virus ont même parfois été bloqués sur Skype, coupant court à toute discussion, par les défenseurs de la thèse du virus émis par certains spécialistes en biologie.
Lien vers la page : Rasko Mad Drawing
Une troisième hypothèse pourrait très bien se confirmer dans les mois à venir sur la nature des graffs de Rasko : il s’agirait de pop corn, le même que celui que l’on achète dans les salles de cinéma. Cette hypothèse émise par un ancien apprenti de Joël Robuchon a toutes les chances d’être la plus probable. Dans une interview accordée à la revue Nature, il ajoute même qu’il s’agirait d’un pop corn sucré. Cette avancée a suscité un vif intérêt auprès de la communauté scientifique et des physiciens sont sortis de leur sentier battu en déclarant qu’ils ne laisseront pas une discipline qui n’est même pas une science pure nous expliquer la vie. Il ont mijoté concocté à cet effet la thèse du virus en forme de bonbon. Le spin des électrons pourrait peut-être bien démontrer qu’ils ont raison. S’il s’avère qu’ils ont raison plus qu’un pâtissier, ils nommeront leur découverte candyvirus en hommage au virus le plus connus du moment (le coronavirus, pour ceux qui ne suivent pas l’actualité, ou vivent en plein cœur de l’Amazonie (mais alors ils ne liront jamais cet article)).
Lien vers la page : Rasko Colorfull Painting
En attendant une confirmation scientifique nous pouvons toujours aller faire un tour sur ses chaînes YouTube afin d’avoir notre propre avis ou simplement regarder comment il fait du pop-corn des bonbons sur les murs et cliquer sur rejoindre.