Le Rêve de la LicorneMartine HermantEditions CréerFantasy
Ménuisel des Bois d’Hélode répond à un mystérieux appel qui va l’entraîner dans une aventure incertaine, où sa fonction de prêtresse de l’elme risque d’être mise à contribution dans de redoutables épreuves. Arvorc d’Ort le mercenaire, Odiem-Quin le voleur, Gwerdan de Falc’hon, à demi-humain, Ficheroc le nain et un grand loup d’érèbe seront ses compagnons de voyage dans la recherche d’une opale mythique ayant appartenu à Esthajiuz, le sorcier légendaire. Un groupe d’aventuriers, un trésor, une quête : Martine Hermant prend plaisir à revisiter un grand classique pour l’acheminer vers une finalité initiatique qui l’est beaucoup moins. Elle s’inscrit dans la tradition romanesque des auteurs féminins de Fantasy qui apportent quelques grammes de délicatesse dans ce monde de brutes guerrières.
MON AVIS(Sans Spoiler)
La magnifique couverture parle déjà d'elle-même, il s'agit d'une illustration d'Anne Stokes, dont j'admire le talent depuis un bon moment. Quel joli choix éditorial !
Dès la première page, un récit captivant nous entraîne dans une épopée de la plus pure Fantasy. Même si la trame reste classique, on se laisse conduire dans cette belle aventure, emporté par une plume experte et inspirée, elle coule, fluide et précise, dotée d'un bel imaginaire à l'inspiration médiévale.
Menuisel du Bois d'Hélode, notre héroïne, est une phurana, (un peu prêtresse, un peu magicienne) elle reçoit l'Appel de l'elme et se retrouve en compagnie de cinq compagnons pour mener à bien son voyage vers un trésor mythique (Coup de coeur pour le beau ténébreux de l'équipe : Odiem-Quin).
Une phurana, un mercenaire, le frère d'un roi, un voleur, un nain et un loup d'érèbe, chacun a ses qualités et ses spécialités afin de mener à bien cette quête. Je n'en dis pas plus : jamais de spoiler dans mes chroniques, je veux juste donner l'envie à un futur lecteur d'aller acheter le livre sur le champ, parce que tout amateur de Fantasy de très belle qualité ne lâchera sa lecture qu'une fois le livre terminé. Le voyage est magnifique, la poésie et l'émerveillement sont là, jusqu'au point final.
L'histoire est bien construite, le rythme prenant, il n'y a pas de temps mort, on visualise très bien les tableaux, les actions, les paysages. La psychologie des personnages est aboutie, ils sont tous attachants, avec leurs doutes, leurs peurs, leurs qualités et leurs défauts, par contre, le comportement du nain est légèrement cliché. Les descriptions des lieux sont particulièrement percutantes, c'est un univers enchanteur joliment élaboré, rempli de créatures oniriques, de sortilèges, de légendes, de trésors et de magie.
Les noms des personnages et les mots inventés sont particulièrement poétiques, comme l'Opale noctilune, ou le "conciliâme" : action de se connecter à une âme animale ou autre être vivant. Je n'avais même pas fait attention qu'il y avait un lexique, je ne l'avais pas cherché, tant ces noms et ces termes n'avaient pas besoin d'explication, on les comprend tout de suite...
Un grand merci à Martine Hermant pour ce si beau voyage écrit avec subtilité et pour sa chaleureuse dédicace aux strass violets.