Pour certains d’entre vous, l’organisation de votre mariage a basculé il y a quelques semaines. Début mars, nous croisions les doigts. Le 16 mars, le couperet tombait : la mise en confinement de notre état suspendait pour une durée indéterminée nos sorties, nos emplois, nos vies. Nous avons eu fort à faire, chacun, pour organiser notre mini-vie en autarcie, trouver des solutions pour les kids, prendre soin de nos anciens malgré la distance, assurer la continuité de l’enseignement, nourrir la famille quand les médias tentaient de nous terroriser à coup de catastrophisme.
Du côté des acteurs du mariage, c’est une peur d’une autre sorte qui commença à les tarauder : en pleine ouverture de la saison, comment allaient-ils pouvoir tour à tour, réaliser les rêves des futurs mariés, tenir leurs engagements et faire tourner l’entreprise qui les nourrit ? A ce jour, cette menace est toujours aussi présente au-dessus de nos têtes et il nous paraissait d’à-propos – compte tenu de ce que nous lisons ces derniers temps sur les réseaux – de démêler le vrai du faux de l’avenir de nos mariages et de nos professions, le tout en 4 points :
>> Ce que nous dit la loi : A ce jour, les déplacements à l’extérieur de notre domicile restent interdits jusqu’au 15 avril 2020 à défaut de raison valable et avérée dont nous connaissons maintenant tous les détails à force de remplir l’attestation de dérogation. Il nous paraît nécessaire de le répéter car, en voyant le nombre croissant de personnes en promenade par la fenêtre, en découvrant que près de 480.000 contraventions ont été dressées dans la seule dernière quinzaine de mars en France, je ne sais pas si nous avons tous bien compris la notion d’interdiction et le besoin de s’y conformer (source : Francetvinfo.fr). Dans les jours prochains, une nouvelle prise de parole du Président Macron est prévue et nous en dira plus sur notre sort. Dans cette attente, cette mesure est faite pour limiter la propagation du virus, il en va de notre responsabilité individuelle de le respecter au maximum. (ndrl : on ne s’érige pas en juge des mesures prises par notre gouvernement ; le temps est à la protection de chacun plus qu’à la polémique. Celui de rendre des comptes viendra, mais, ce n’est pas aujourd’hui, c’est certain.)
Le cas particulier des mariages : Ici aussi, la loi fait son office. En période de crise sanitaire, les services de l’état fonctionnent a minima. A fortiori, les célébrations de mariage civil sont annulées et reportées. D’après le Code Civil, font exception à la règle, les mariages « in extremis », dans le cas où un militaire serait appelé urgemment sur le terrain d’opérations de guerre ou dans le cas de péril imminent de mort de l’un des deux futurs mariés. Oui, je suis d’accord avec vous, c’est extrême. Mais, compte-tenu que certains se croient plus malins que d’autres en décidant de maintenir leur union, c’est toujours utile de rappeler que ces cas malheureusement existent (source : Ouest France).
>> Ce qui m’amène aisément au 2ème point sans transition : à tous ceux qui se plaignent de voir leur fête reportée, de devoir ré-organiser leur célébration, lâchez du lest.
Oui, c’est contrariant de devoir changer de date, de devoir rappeler Tata Suze et Tonton Riri pour leur donner les dernières mises à jour. Oui, vous aviez prévu un mariage printanier et il va falloir vous contenter d’un mariage d’automne. Honnêtement, et si on arrêtait de voir le verre à moitié vide pour le voir à moitié plein ? Car mon 2ème point est le suivant : le mariage est et doit rester un engagement fort envers la personne avec laquelle vous souhaitez passer le reste de votre vie. Le mariage, c’est avant tout l’amour que vous partagez avec cette personne si spéciale pour vous. C’est dire ici et maintenant, toi et moi, c’est pour la vie. Aujourd’hui comme dans quelques semaines ou quelques mois, c’est la seule chose qui doit compter quand vous apposerez votre signature à côté de la sienne, avant le decorum. Alors, oubliez la contrariété des contingences matérielles de votre mariage. Pensez « AMOUR » et vous verrez que finalement, le changement de date, de lieu ou de thème, ce n’est pas si grave que cela.
>> Avec discernement, tu agiras : maintenant qu’on a remis les choses à leur place et que l’amour règne en maître, il va falloir « envoyer les pieds » comme on dit dans le sud pour trouver des solutions.
Et, vous allez vite vous rendre compte que malgré toute la bonne volonté du monde, les prestataires du secteur du mariage ne sont pas des magiciens. Le démarrage du confinement a coïncidé exactement avec le lancement de la saison des mariages. Ce qui signifie que les plannings de nos prestataires sont déjà calés jusqu’à l’automne avec un certains nombres de mariages prévus. Plus nous entrons entrer dans l’été, plus leurs plannings sont remplis, voire à la limite de la suffocation pour les dates les plus plébiscitées. Un travail cornélien les occupe depuis le début de la crise : arriver à satisfaire tous vos besoins, toutes vos demandes pour s’approcher au maximum de vos souhaits. Mais, compte tenu de la période, il est difficile d’arriver à reporter décemment les événements annulés sans impacter les réceptions maintenues à ce jour. Il va falloir pour tout le monde, prestataires et futurs mariés, travailler main dans la main. Il va falloir que ce mot « AMOUR » soit bien présent dans chacun de vos échanges car l’adaptation et la compréhension sont de rigueur. Depuis le début de la crise, j’ai été touchée par la mobilisation des acteurs du mariage qui se coupent en 4 pour trouver des solutions. Les lieux de réception sont notamment sur le pied de guerre. Est-ce que cela doit passer par un report à l’automne ? Un jour de semaine ? Un vendredi ? Et pourquoi pas un brunch festif un dimanche ? Notre conseil : respirez. Reprenez un à un les contrats que vous avez signés avec vos prestataires et contactez-les pour définir ensemble les différentes options. S’énerver, se disputer, menacer ne servira qu’à vous déprimer. Garder l’esprit ouvert et pensez au bonheur indicible que vous aurez à retrouver vos proches une fois la crise passée.
>> Chercher et trouver de l’aide : vous n’êtes pas seul ; si cela coince avec certains de vos prestataires, que cela soit pour des questions de planning ou de finances, vous pouvez demander l’arbitrage d’un proche qui vous aidera à prendre du recul sur la situation et à envisager les choses selon un point de vue différent. Les wedding-planners sont aussi mobilisés pour vous soutenir. Organiser, c’est leur métier. Sans repartir sur une organisation totale, vous pouvez convenir avec un professionnel de la coordination ou faire la démarche d’un rendez-vous-conseil qui ne grèvera pas votre budget mais vous permettra de démêler un certain nombre de problématiques.
Enfin, si aucune solution ne voit le jour à l’amiable, les associations de consommateurs existent pour défendre vos droits. Les transactions et les contrats dans le secteur du mariage sont régis par les mêmes règles que les autres produits de consommation. Faites bien le point sur vos droits avant de vous lancer dans une procédure qui sera proportionnellement longue et coûteuse en regard de la problématique.
Le Salon de l’Alliance de Muret (31) et l’association Créa-Aime (13) se mobilisent : dans cette période compliquée, nous sommes à vos côtés. Bien que nous n’ayons pas des compétences de juriste, nos connaissances du secteur du mariage et du Code de la Consommation peuvent vous être utiles. N’hésitez pas à nous contacter, si nous pouvons vous aider, nous le ferons volontiers.
En conclusion, nous souhaitons diffuser un message de paix en ces temps obscurs : le mariage, c’est construire une famille, un foyer. C’est veiller les uns sur les autres. Vous y travailliez déjà avant de décider de vous unir et vous continuerez après avoir signé. Quelque soit votre cérémonie, sa date, le nombre d’invités ou la dentelle de votre robe, c’est un moment de joie, d’échange et de partage. Nous vous envoyons tout notre soutien, tout notre amour aujourd’hui, et nous souhaitons ardemment nous retrouver, plus unis que jamais, laissant derrière nous cette drôle de période.
« Impossible » est pour ceux qui ne veulent pas vraiment. » John Keats
« Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera. » Victor Hugo
« La première étape est de dire que tu peux. » Will Smith
Signé : Céline Durand de CréaMariage en collaboration avec l’équipe d’organisation du Salon de l’Alliance Mariage & Pacs de Muret.