La résurrection, ce n'est pas un fait historique, que l'on pourrait reconstruire à partir de témoignages "objectifs".
La résurrection n'a pas sa place dans la série des faits et des lois du positivisme naturaliste ou historique.
S'il en était ainsi, elle n'aurait aucune signification.
La résurrection n'est pas un "fait", au sens positiviste du terme, c'est un acte créateur, cette affirmation de l'impossible par laquelle l'histoire ouvre le futur de tous les possibles. Elle signifie que notre avenir ne peut être rangé dans la série des faits, sur le prolongement des données du passé. Cette entrée du totalement inattendu, sur le prolongement de rien, c'est la prise de conscience que l'homme n'est pas né pour mourir, mais pour commencer.
Etre chrétien ce n'est pas croire que la résurrection est "réelle" (au sens de l'histoire et de la science positivistes), c'est croire qu'elle est possible. Ce n'est pas insérer la résurrection dans la perspective de l'histoire, c'est percevoir l'histoire dans la perspective de la résurrection. La résurrection c'est alors tous les jours.
(Roger Garaudy, "L'alternative")