(cette vidéo est un montage des différentes apparitions du poulet. Un extrait plus long ici).
Ce sont sur ces images déroutantes que s'achève le film, laissant ouverte la boîte aux métaphores ("nous sommes tous cet animal pathétique, coincé dans un spectacle absurde qui n'intéresse personne"). Avec, au-delà du raisonnement, cette incroyable note d'humour cruel qui balaye toutes les interprétations.
32 ans plus tard, Herzog est de nouveau en Amérique, de nouveau dans un territoire blessé (La Nouvelle-Orléans post-Katrina) et voilà qu'au détour de la série B déjà bien azimutée, Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans (2010) il nous sort le règlement de comptes le plus dingue de ces dix dernières années :
Surprise, même musique ! Et même génie du bestiaire!Cette musique a sans doute un sens particulier pour Herzog, mais lequel ? On se perd en heureuses conjectures sur les raccords entre les deux extraits. Cette musique "soul" pour du cinéma "saoul", il n'y a rien de plus joyeux. Herzog a-t-il voulu glisser un discret hommage à Bruno S. ? Aurait-t-il reconnu chez Nicolas Cage la même dinguerie poétique ? Par la musique, les deux acteurs, toujours au bord de la brèche, seraient-ils devenus des frères de jeu ? On préfère faire venir les questions plutôt qu'y répondre. Leurs âmes vacillent, toujours au bord de la rupture. Flammes chahutées, toujours au bord de l'extinction, elles ne s'éteindront jamais, se consumant toujours en musique.