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Rottweiler de Brian Yuzna

Par Geouf
Rottweiler de Brian Yuzna

Cela faisait un bon moment que je ne m'étais pas fait un nanar digne de ce nom. Et là, je crois honnêtement qu'avec le dernier opus de Brian Yuzna, je tiens un morceau de choix. Yuzna, il faut bien l'avouer, a toujours eu un petit coté tordu. Il suffit de voir les deux épisodes du Dentiste, le bizarre Society ou encore le déjanté Beyond Reanimator pour s'en convaincre. Mais il semble qu'avec Rottweiler il a atteint le point de non retour. Scénario débile, héros stupide, personnages secondaires hilarants, tout concourt à faire de Rottweiler un grand morceau de portnawak.

Dès le début, on sent qu'il y a un truc bizarre dans ce film, que la folie n'est pas loin, quand toute l'intro est filmée... au niveau des pieds des protagonistes ! Sûrement une façon de nous mettre déjà dans la peau de clébard-titre. Pourquoi pas, mais alors du coup, difficile de s'attacher au héros, vu que celui-ci ne nous a pas été présenté, ou si peu. On sait juste qu'il est en prison et qu'il s'échappe. Point barre. Et aussi évidemment qu'il est poursuivi par un rottweiler se prenant pour un croisement entre Wolverine et le Terminator avec un squelette et des quenottes en métal et des LED bleues dans les yeux. Donc du coup ben c'est quand même assez difficile de s'attacher au personnage principal, surtout qu'il enquille les coups de putes et les idées stupides. Mais vous comprenez ma bonne dame, tout ça c'est par amuuuur qu'il le fait ! Ben oui, en fait il cherche à retrouver sa chérie qu'il a paumé on sait pas trop comment un an avant. Bon en fait sans vouloir vous spoiler ce chef d'œuvre du septième art (enfin si, juste un peu, mais vous m'en voudrez pas), Yuzna a dû voir récemment Memento de Christopher Nolan et se dire que c'était une idée de génie la fin du film parce qu'il nous pond tout du long des flashbacks sur ce qui est arrivé au héros et à sa dulcinée pour nous révéler au bout du compte (attention, méga spoiler !) qu'en fait ben elle est morte il y a un an (à cause de lui d'ailleurs) et qu'il s'en souvient pas. Et oui, je sais, c'est triste... Bref, revenons à nos moutons.

Donc le héros s'échappe de sa prison et il est poursuivi par un gardien et son chien mutant très très féroce. Après quelques péripéties, il réussit à tuer le gardien (Lluís Homar, un habitué de Filmax qu'on a vu entre autres dans The Backwoods) et (croit-il), son chien. Mais évidemment le clébard n'est pas mort et va le poursuivre tout le film en tuant plein d'autres gens totalement gratuitement histoire qu'on ait notre quota de gore.

Je disais donc que le héros est assez stupide, mais vous allez me dire qu'il faut donner des exemples. Et ben ça tombe bien parce que j'en ai à la pelle. Outre le fait qu'il ait oublié la mort de sa chère et tendre (ce qui est déjà pas mal me direz-vous), il se fait à un moment surprendre par le chien alors qu'il fait trempette dans une rivière. Et du coup il ne trouve rien de mieux que de narguer le clébard depuis l'autre rive, à poil, avant de s'enfuir, toujours en tenue d'Adam... Peu après, réfugié dans une maison avec une femme et sa fille, il réussit :

- à se faire violer par la mère (oui, oui, vous avez bien lu!)

- à se faire piquer le fusil de la maison par le vilain rottweiler (juste après avoir demandé à la bonne femme de lui faire confiance)

- à faire tuer la maman par le chien (vive la confiance !)

- à embarquer la gamine (tiens d'ailleurs il s'agit d'Ivana Baquero, la gamine du Labyrinthe de Pan) histoire de la mettre encore plus en danger. Et comme si ça ne suffisait pas, histoire de lui remonter le moral après qu'elle a assisté à la mort de sa moman, il lui raconte que lui aussi il a perdu quelqu'un mais que lui il va la retrouver (croit-il). On a vu mieux comme façon de consoler...

Rottweiler de Brian Yuzna

Et des perles comme ça, le film en regorge. La palme revient néanmoins à mon avis à l'un des flashbacks. On apprend très vite que le héros et sa chérie ont essayé de s'introduire clandestinement en Espagne (alors qu'ils sont Américains, allez comprendre...). Evidemment, ils se font choper et quand on leur demande pourquoi ils ont voulu venir clandestinement en Espagne alors qu'ils sont Américains (parce que y'a quand même quelques personnages avec un cerveau dans le film), ils répondent qu'ils jouent à un jeu s'appelant " Infiltration ". WTF ? Alors ok, je veux bien essayer de croire qu'il s'agit d'une critique du " je m'en fous je fais ce que je veux et je vous emmerde " américain, mais bon...

Et évidemment, comme tout bon nanar qui se respecte, on a aussi droit à des effets spéciaux plus qu'approximatifs. Si les gros plans sur les répliques animatroniques et autres effets gores font plutôt pas mal illusion, c'est loin d'être le cas pour la version " terminatoresque " finale du toutou, en affreuses images de synthèses Beowulf-style (le nanar avec Cricri Lambert, hein, pas l'excellent film de Bob Zemeckis). Un final d'ailleurs pas piqué des hannetons ou le fier héros (qui vient juste de se rappeler que sa copine était morte, quel boulet !) affronte une dernière fois sa nemesis et ou ils périssent ensemble dans les flammes. Un dernier plan sur les trois squelettes (le chien plus les deux zamoureux) vient clôturer le métrage. Et cerise sur le gâteau, histoire de bien enfoncer le clou, Yuzna a eu le culot de faire " sourire " les crânes des deux tourtereaux, enfin réunis. C'est vraiment beau l'amour !

Note : 2/10 Note nanaresque : 6/10

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