Titre : Brindille, T1 : Les chasseurs d’ombres
Scénariste : Frédéric Brrémaud
Dessinateur : Federico Bertolucci
Parution : Avril 2018
Si j’avais très envie de lire « Brindille », c’était avant tout pour le dessin magnifique de Federico Bertolucci. J’avais vu passer des planches, des recherches, des extraits et j’étais pleinement séduit par le personnage de Brindille et l’ambiance qui se dégageait de l’univers. De plus, Brrémaud m’avait impressionné avec la série « Love » (avec Bertolucci également) et ce fut avec plaisir que je découvrais de nouveau une bande-dessinée du duo. Le tout paraît chez Vents d’Ouest pour près de 80 pages.
Des enjeux encore trop vagues
Brindille passe une muraille. Derrière, un incendie rugit. Elle est recueillie par de petits êtres, mais elle reste amnésique. Elle ne sait pas d’où elle vient et ce qu’elle fait ici. Mais ce qui est certain, c’est qu’elle a un rôle majeur à jouer…
« Brindille » adopte un ton tiré de l’héroïc fantasy. L’héroïne doit se préparer à un combat. Elle est l’Élue, même si on ne sait pas encore de quoi. Il est difficile de ne pas penser à « Bone » de Jeff Smith, tant les petits êtres du village ressemble à des Bone. En plus, avec cette jeune fille au milieu, la forêt, les ombres, l’aspect enfantin empreint de fantasy…
Ce premier tome laisse le lecteur un peu sur sa faim. En effet, après avoir développé la vie au village, voilà que tout le monde abandonne Brindille. Et tout se passe comme si on repartait de zéro avec sa rencontre avec le loup. Le flou laissé par les auteurs en devient presque frustrant : Brindille ne sait rien, mais tous les autres semblent savoir. Cela donne un petit côté artificiel à l’intrigue.
Malgré tout, « Brindille » se lit avec plaisir. Les scènes se font un plaisir d’accumuler les passages obligés de la fantasy. Ce livre tient avant tout pour son dessin, dont le scénario semble un prétexte à le sublimer. Les pages sont belles, voire splendides. Le trait est à la fois délicat et d’un dynamisme à toute épreuve. Il n’est pas rare de s’arrêter sur une page juste pour la regarder. Entièrement réalisé en numérique, « Brindille » jouit d’une colorisation particulière parfaitement adaptée à l’ouvrage. Ça ne brillerait presque ! Tout est très harmonieux et Bertolucci sait manier les ambiances avec maestria. On est autant subjugué devant ses cases de forêt que devant celles montrant une armée en marche ! Un travail exceptionnel !
Ce premier tome de « Brindille » m’a un peu déçu. Reprenant des codes de la fantasy tout en restant trop vague dans ses enjeux, on ne sait pas trop où il va. Conçu comme diptyque, on espère que l’histoire apportera plus de réponses pour que le dessin ne devienne pas l’unique véritable intérêt de cette bande-dessinée.