Ça commence. Je suis en train de poser les bases de ma nouvelle vie. Inscription ce matin aux formations qui vont poser les bases de ma future « activité ». Je ne sais pas encore exactement comment qualifier cette dernière. « Accessoire » me semble être le moins mauvais terme, car ça montre bien à quel point elle n’est pas nécessaire à ma nouvelle existence. J’aurais aussi pu dire alibi, mais c’est trop réducteur. Oui le côté alibi existe, mais ce n’est pas que ça. Je tiens à ce que cette occupation occupe réellement à l’avenir une certaine part dans mon emploi du temps, même si sa contribution est prévue pour demeurer modeste. Je tiens surtout à en tirer du plaisir, contrairement à ma profession (encore) actuelle.
J’ai rarement été aussi impatient de débuter une formation, signe que la différence est grande entre des choix qui sont pris en totale liberté, sans aucune contrainte de nature familale, hiérarchique ou économique. Pour la première fois de ma vie mes choix « professionnels » (ce n’est pas vraiment la bonne appellation mais je ne sais pas quel autre terme employer) sont dictés uniquement par mes envies. Certains ont la chance de pouvoir choisir très tôt ce qu’ils veulent faire. Cela n’a pas été mon cas parce que mes parents m’ont fortement encouragé à choisir d’autres voies plus traditionnelles et plus « sérieuses ». Parmi ces dernières je n’ai jamais trouvé chaussure à mon pied. J’ai essayé de prendre malgré tout du plaisir dans mes tâches, et j’y suis parevenu même parfois durant quelques temps. Néanmoins, le répis était toujours de courte durée. T’as beau changer l’emballage, s’il y a de la merde dans le cadeau, ça sentira toujours mauvais.
Attaquer ces formations me permettra aussi de me projeter vers l’avenir et de faire définitivement le deuil de mon activité actuelle. Je serai alors prêt à tourner la page et donner ma toute dernière lettre de congé.