#Covid19 Déjà 20 jours en confinement

Les compteurs tournent.

Déjà 20 jours en confinement ici en Grèce.

Plus de 20 jours en télétravail. Ce qui n'est pas finalement la meilleure chose en soi.

Je m'explique : je rêvais, mais ça c'était avant, de pouvoir travailler depuis la maison puisqu'en fait mon travail pourrait le permettre en partie. Beaucoup d'entre nous y pensent sans vraiment passer à l'acte.
Par la force des choses et le Covid19 aidant, on est donc passé en mode télétravail et surtout en mode crise sanitaire. Tout est urgent, tout est important, l'information et la communication priment.
On met le doigt dans l'engrenage, on se prête au jeu : c'est normal. On rend service, on est le service, c'est notre devoir, un peu comme une drogue. C'est presque du 24h/24 et du 7j/7. Passionnant car nouveau.
Je réfléchirai bien sûr à l'issue de ce confinement et je ferai le pour et le contre du télétravail. Mais à brûle-pourpoint, je ne suis plus du tout convaincue.

Le confinement est arrivé très vite - Personne ne s'y attendait

Le gouvernement grec a fait preuve très vite de sa capacité à réagir face à l'immense défi qui se présentait devant lui. Tout autour de nous, et surtout à côté de chez nous, à nos frontières maritimes, pour ne parler que des Italiens qui ne pouvaient malheureusement plus faire face à la tragédie qui se déroulait dans leur pays. Personne n'y a cru.
Qui peut y croire ?
Nous n'étions que des spectateurs. Les images qui nous parvenaient de Chine nous semblaient tellement éloignées. Personne ne pouvait croire à ce dénouement. Puis l'Europe est touchée. L'Europe du Nord est gravement touchée. Cela se rapproche. Des personnes ont ramené en Grèce, le virus depuis l'Italie d'abord, puis des pélerins depuis Israël ou l'Egypte.
Qu'à ne cela tienne : l'assistance publique hospitalière grecque n'aurait pu supporter les hordes de malades du Covid. Alors des mesures très restrictives ont apparu dès le mois de mars en Grèce.
D'abord par la fermeture des écoles, universités etc
Puis la fermeture des magasins, à part tout ce qui avait un rapport avec le renouvellement des produits de première nécessité.
Puis le confinement total. L'incitation à travailler en télétravail.
Très vite, toutes les mesures sont appliquées, elles se durcissent au fur et à mesure des événements.
Aujourd'hui, on peut réellement dire que le gouvernement de Kyriakos Mitsotakis a été vraiment à la hauteur.
On n'est jugé que sur nos actes. On a des comptes à rendre. Et là il ne s'agit pas de politique : on tient le peuple dans ses bras, comme une mère tient son enfant.
Ne veut-on pas le meilleur pour ses enfants ?
Mère Patrie - protection.
Un seul mot à mi-parcours car nous ne sommes pas encore parvenu à la fin : bravo et merci pour le courage d'avoir pris toutes ces décisions avant le pire.

Plus de 10 ans de crise ont forgé le caractère des Grecs

Le peuple grec est un peuple pas vraiment enjoué quand il s'agit d'interdiction. Ici, pour reprendre sur une note de bonne humeur : il est interdit d'interdire.
Oui mais.
Encore une fois, ils ont fait preuve de bon sens. Il est vrai que dix années de crise (en plus) a fait courbé le dos de beaucoup vous diront certains. Bah ! foutaise ! Moi, personnellement ce que je vois, c'est que la majorité des Grec(ques) ont suivi à la lettre les recommandations sanitaires.
Bon d'accord, il y a toujours des imbéciles qui viendront jouer les trouble-fêtes mais ceux ci sont bêtes ! On a vu des débordements moyens lorsque les premières éclaircies météo passagères sont arrivées. Des jeunes sur les plages, des personnes âgées qui ne prennent aucune mesure de précaution lorsqu'elles sortent, pas de distance...
Ce n'est pourtant pas l'information qui nous manque : radio, télévision, journaux, bouche à oreilles.
Restons chez nous.
Tous ceux là auront donc réussi à faire naître d'autres interdictions : les plages fermées, les parcs fermés, la baignade interdite...

Les Pâques arrivent

Les Catholiques sont entrés dans la semaine Sainte. Les décisions catholiques de fêtes Pâques confinés ont été vite prises.
Pour les Orthodoxes Grecs, les Pâques se fêteront avec une semaine de décalage, la semaine prochaine. Déjà certains pratiquants se ruent dans les églises. D'autres revendiquent le droit à aller à l'église. Certaines précautions ont été demandées aux croyants mais n'ont malheureusement pas été suivies par quelque uns.
Malgré les nombreux rappels à l'ordre, les autorités ont donc décidé que Pâques ce sera pour l'année prochaine. Je m'explique : Une nouvelle interdiction est tombée hier soir : les messes d'Avant Pâques se feront à huis clos avec un minimum de participants (4) et pour le samedi de la Résurrection, idem. On passe à l'Eglise 2.0
Voilà qui est nouveau dans un pays à plus de 90% d'orthodoxes. Cela fait grincer les dents de beaucoup mais je crois qu'avec du recul, ils comprendront le bien de cette interdiction.

Last but not least

On ne peut pas écrire sur notre vécu du Covid19 en Grèce sans évoquer le professeur Tsiodras qui est attendu comme le Messie à 18h pour son point de presse quotidien. Chaque jour, il égrene la situation de l'évolution du virus dans le monde entier, puis passe aux infos locales : Le nombre de cas atteints en Grèce, le nombre de décès dû au coronavirus... Les avancées médicales, toutes les nouvelles qui concernent ce peuple en confinement. Etrange personnage ce professeur. Touchant. Monsieur tout le monde avec un savoir étendu, un scientifique, un peu fade parfois, mais qui fait le job. Et qui le fait bien.
C'est l'homme du moment. Je crois qu'il passera dans l'histoire. C'est une lourde charge que de gérer cette crise sanitaire. On est jugé sur nos actes.

Mon petit message

J'avais disparu pendant bien longtemps car je sentais que je n'avais plus rien à raconter. Est-ce le confinement ou cet étrange sentiment qu'on peut d'un jour à l'autre tomber malade, disparaître de la circulation ?
Alors je ne dirai pas davantage. Restons chez nous. C'est ce qu'il y a de mieux à faire en ce moment. Protégeons-nous, protégeons nos proches.