Un film pour sauver les barrages hydroélectriques dans la tempête

Publié le 07 avril 2020 par Albert @albertRicchi
Construits dans les années d’après-guerre et financés par les impôts de nos parents et grands-parents, les barrages hydroélectriques constituent la deuxième source d'énergie après le nucléaire et produisent chaque année 12,5 % de l’électricité totale.
Mais au nom du principe de la “ concurrence libre et non faussée ”, la Commission européenne, entend s’attaquer à l’ensemble des monopoles publics et après avoir remis en question les monopoles de France Télécom, GDF, Air France, La Poste et la SNCF, elle entend ouvrir à la concurrence le marché de la production d’électricité hydraulique… 
La Commission européenne a mis en demeure la France pour qu'elle ouvre à la concurrence au moins un tiers de ses grands barrages hydrauliques, gérés jusque-là par EDF. La Commission agit au titre de l’article 106 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) : « En vertu de l’article 106 du TFUE, les Etats membres sont tenus de veiller, en ce qui concerne les entreprises publiques et celles auxquelles ils accordent des droits spéciaux ou exclusifs, à n’édicter et à ne maintenir aucune mesure contraire aux règles des traités, et notamment aux règles de concurrence ».Cette question des barrages hydrauliques n'est en fait que la partie émergée de l'iceberg électrique européen. Depuis plus de 20 ans, l'Europe libéralise tout le secteur de l'électricité et introduit de la concurrence partout où cela est possible. La commission de Bruxelles, pourtant alertée par de nombreux exemples négatifs sur les prix et la stabilité du réseau électrique, continue d'étendre sa vague de libéralisation.L'enjeu des barrages, c’est plus de 7 milliards de mètres cubes d’eau qui jouent un rôle crucial pour la production d’énergie renouvelable, l’agriculture ou encore le refroidissement des centrales nucléaires.De nombreuses multinationales candidates à la reprise des concessions sont déjà dans les starting-blocks : le français Total mais aussi l’italien Enel, l'allemand E.ON, le norvégien Statkraft ou encore le suisse Alpiq. Toutes veulent mettre la main sur ce pactole hydraulique et disposer de la production stratégique française.De nombreuses personnalités politiques, syndicats, économistes, ingénieurs, ont tenté de faire barrage à cette ouverture à la concurrence des concessions. Des rapports sérieux et argumentés ont montré toutes les conséquences négatives, à la fois sur les prix et sur le multi-usage de l'eau. Mais alors que l'Allemagne ou la Slovénie par exemple ont refusé le diktat de l'UE, Emmanuel Macron accepte et se soumet. 

Dans les rails de son tuteur François Hollande, le président de la République continue ainsi la vente à la découpe de la France. Et comme pour les autoroutes en son temps, les barrages hydroélectriques risquent de devenir une nouvelle poule aux œufs d'or pour les lobbys privés investisseurs... 



Quels sont les enjeux de cette ouverture à la concurrence ? Qu'avons-nous à y gagner et qu'avons-nous à y perdre ?
Un long métrage documentaire, qui a demandé plus de 9 mois de travail, montre en quoi l'hydroélectricité se place comme le véritable poumon du système et pourquoi les acteurs privés convoitent tant les concessions françaises. 



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Photo Creative Commons 


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