Le Son Du Jour #390
Birds On A Wire
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La Marelle
Il n’est pas nécessaire d’avoir un orchestre en face de soi pour ressentir les vibrations d’une musique puissante. La puissance est plurielle, nourrit d’interprétations, de finesses, de langages et d’émotions. C’est un repère subjectif, un récif que le navigateur musical aperçoit au loin, après un long voyage. Une errance solitaire qui s’apaise, enfin, quelque peu. Les deux oiseaux qui, calmement, nous susurrent à l’oreille les règles de la marelle dans une subtile allégorie de la vie, nous transportent entre deux langues et deux cultures. Le Brésil d’un côté et, la France, de l’autre. Reprendre une célèbre chanson, chantée à l’origine dans les années 1980 par Nazaré Pereira, pour en faire une oeuvre atteignant une simplicité désarmante.
Deux voix singulières, une musique épurée, pour un voyage musical entre les peuples et leurs cultures. Un aller-retour entre tradition et modernité. L’écoute de ce disque Ramages est un vol sans retour vers un monde de musiques. Les terres de chants se suivent et se ressemblent étrangement. Comme si, mises à nu les ritournelles et autres chansons traditionnelles de pays lointains laissaient entrevoir des similitudes inaudibles jusqu’alors. Des ponts invisibles se dressent entre deux rives.
Mais le répertoire de Birds On A Wire se compose également de quelques autres trésors. Planant du folk au rock, en passant par le baroque, les deux chanteuses s’emparent de titres de Brel, Violetta Parra, Chico Buarque et Gilberto Gil, Pete Seeger, Pink Floyd, Gino Paoli ou encore Cat Stevens pour en faire des joyaux bruts et épurés. Le violoncelle de Dom la Nena respire une musique entêtante pour laisser les deux voix virevolter autour, dans une danse sublime, intimiste et universelle.
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