Critique Ciné : Chanson Douce (2019)

Publié le 05 avril 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Chanson Douce // De Lucie Borleteau. Avec Karin Viard, Leïla Bekhti et Antoine Reinartz.

J’ai toujours aimé Karin Viard dans les rôles de déséquilibrée mentale. Ce n’est pas la première fois qu’elle incarne ce genre de personnages innocents en apparence mais terrifiant par la suite. La montée en puissance du personnage dans Chanson Douce est intrigante et fascinante. Adapté du best seller du même nom de Leila Slimani (qui avait obtenu le Prix Goncourt en 2016), et qui est lui même inspiré d’un fait divers. Karin Viard est clairement celle qui tient le mieux le film mais Lucie Borleteau parvient à mettre le tout en scène afin que la tension monte petit à petit et que l’on plonge nous aussi dans la folie de Louise. Tout commence pourtant de façon assez classique, des parents à bout qui n’ont plus le temps de s’occuper de leurs enfants et qui ont besoin d’une nounou. Justement, c’est là le vrai sujet de Chanson Douce et la façon dont les générations sont abandonnées par leurs parents et leur éducation laissée à des gens qui ne sont pas les parents. Le film commence alors doucement, afin de présenter Louise comme la nounou parfaite, où les faits vont petit à petit nous faire douter d’elle (même si l’on se doute bien qu’elle n’est pas très nette).

Paul et Myriam ont deux enfants en bas âge. Ils engagent Louise, une nounou expérimentée, pour que Myriam puisse reprendre le travail. Louise se montre dévouée, consciencieuse, volontaire, au point que sa présence occupe une place centrale dans la famille. Mais très vite les réactions de Louise deviennent inquiétantes.

La prestation de Karin Viard est clairement ce qu’il faut retenir de Chanson Douce. La plupart du film se déroule en huis clos (ou en tout cas dans les mêmes lieux, souvent fermés) ce qui permet de créer petit à petit ce sentiment de tension omniprésent. Certaines scènes représentent à merveille la folie : les poulpes vivants, les morsures, le pipi dans le pot, et j’en passe. Mais c’est sur les épaules de Karin Viard que tout repose pendant que le reste du casting n’est que simple spectateur. Leila Bekhti et Antoine Reinartz sont sympathiques en tant que parents mais leur présence est assez réduite, aussi pour démontrer à quel point ce sont des parents absents. A de nombreuses reprises le film vient parler de ces parents qui abandonnent leurs enfants, notamment quand leur fille à l’école frappe un élève avec sa règle.

Note : 6.5/10. En bref, quand la douceur laisse place à la folie.

Date de sortie : 27 novembre 2019