Si l’enquête piétine, elle emmène très vite le lecteur dans l’univers impitoyable des GAFAM, acronyme désignant les géants du web : Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft. Si les horreurs perpétrées par le coupable font froid dans le dos, les dessous de ce monde digital ne sont pas en reste. Á travers ce thriller sociétal, Maxime Girardeau pointe en effet du doigt les dérives de notre société hyper-connectée et cherche à faire tomber les masques de ceux qui n’affichent pas leur vrai visage sur les réseaux sociaux et dans ce monde fait de paillettes et d’apparences.
« La Persona est ce que quelqu’un n’est pas en réalité, mais que lui-même et les autres personnes pensent qu’il est. »
« Persona » n’est pas seulement un polar original et engagé, c’est aussi un page-turner d’une efficacité redoutable. Alternant les narrateurs, multipliant les fausses pistes et les crimes sordides, l’auteur entretient un suspense qui monte crescendo, empêchant le lecteur de lâcher son roman. En plus d’une construction parfaitement maîtrisée et très solide, l’auteur propose également une galerie d’enquêteurs attachants et une plume efficace, certes sans fioritures, mais non dénuée d’un cynisme qui fait admirablement mouche. Le fait qu’il ne semble pas trop apprécier les parisiens et Trump devrait achever de vous convaincre de vous intéresser à cet auteur qui signe ici un premier roman que je n’hésite pas à classer parmi mes coups de cœur de 2020.
Persona, Maxime Girardeau, Fayard/Mazarine, 432 p., 19€
En remerciant ceux qui m’ont permis de découvrir cet excellent polar : EmOtionS, Lord Arsenik, Lire et courir, Livresse du noir, Addiction polar, Le bouquin ivre, Mes lectures du dimanche, Eve, Anaïs, Maud, Sonia, Aude, SangPages, Entre deux livres, Vagabondageautourdesoi, Ffloladilettante, Dou livresque, Loudie, Julie, Sam, Mes aventures livresques, Feygirl, Je me livre, LecturesSériesetc, La sorcière des mots, Valmyvoyou lit, Sylvie, Livres for fun
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