Parfait sosie de feu, mon père
"Going out of my fuckin' mind"-L.P.
Mon père était connu comme Barabas dans la passion dans le 418.
Il y quelques 20 ans, j'attendais dans la voiture pendant que l'amoureuse était je ne sais trop où, en train de commissionner rapidement.
Un boomer, comme il en pleut à Québec, passait près de ma voiture et posait son regard trop longtemps sur moi pour qu'il n'ait pas envie de me parler. En effet, il changeait sa trajectoire et bifurquait vers moi, sourire en coin. Ma fenêtre étant baissée.
"Toi, tu ne peux qu'être le fils de Bevan Jones, tu lui ressemble trop, je me trompe tu?"
Effectivement c'était mon père que je lui avait répondu, légèrement amusé.
"Vous le connaissez?" que je lui avait demandé.
Ça c'était passé exactement comme ça. Jamais il n'avait pensé me dire qui il était. Je n'avais pas plus pensé lui demander, ça c'était passé trop vite. Comme si il s'était trouvé ridicule et qu'il avait voulu mettre un terme rapidement à l'échange. M'était aussi passé par l'esprit qu'une certaine condescendance aurait pu l'habiter, et lui-même, boomer convaincu de sa propre importance, s'était peut-être inconsciemment pensé lui-même connu comme Barabas dans la passion, et avait assumé que c'était ma tâche de le savoir d'emblée. Ou peut-être que son "bon chum" était une ironie et qu'au contraire, il aurait pété la gueule à mon père si il l'avait vu.
Absurde.
Nous vivons dans la grande absurdité en ce moment.
Je comprends que certains malades ont besoin de la marijuana pour apaiser leurs souffrances. Mais il reste absurde qu'en moins d'un an, la consommation de marijuana passe d'illégal à essentiel. Ça doit être un record de changement de ton. J'aimerais que les contraintes actuelles aient cette rapidité de renversement de situation.
En Autriche, il est aujourd'hui interdit d'aller nulle part sans le port d'un masque. Ailleurs, on nous dit que le port du masque est plus dangereux que vraiment utile pour les citoyens. Le Québec obsède en ce moment pour avoir des masques. Il semble même exister une loi de la jungle du masque. Une mafia. Un marché noir.
Chaque jour, le Premier Ministre Legault au centre du trio Aruda-Legault-McCann, vient nous parler de la situation autour de la Covid-19. Justin Trudeau, toujours un peu avant, fait la même chose. Nous expliquant tous les jours des règlements de jeux sociétaires qui changent au quotidien. Nous disant surtout qu'il travaille fort. Si j'avais eu une piasse, une seule, pour toutes les fois où Juju a dit qu'il travaillerait fort, je serais si riche!
Mais je ne le suis pas. On me coupe maintenant des heures de travail, soit l'équivalent de 300 nouvelles piasses que je perds pour rien par paye. 600$ par mois.
Pour rien.
POUR RIEN.
Pour le combat de VOS vies.
Qui fera mourir tant de choses autour. Mais pas moi. Moi, on ne fera que m'étouffer.
Même les oiseaux volent bas car le ciel menace toujours de leur tomber sur la tête.
OUI! je pourrais attraper ce sale virus, en être porteur, contaminer quelqu'un d'autre.
OUI! mes frustrations ne sont rien par rapport à celles légitimes de beaucoup d'autres.
Mais mes frustrations existent.
Et elles bourgeonnent en moi comme le printemps et sont si LOOUUUUUUUUUUUUUUUUUUURDES!
Impossible de se coucher heureux.
Je me sens quand même largement en marge du problème.
97% des décès Québécois sont des gens âgés de plus de 50 ans.
100% des décès ont à la source des systèmes immunitaires faibles, affaiblis ou sont simplement immunosupprimés.
Nous sommes des millions à ne pas entrer dans cette catégorie.
Ironique de penser que ces mêmes gens qui nous chantaient les inépuisables vertus de la mondialisation nous invitent maintenant à consommer local. Vengeance de l'anti-capitalisme? Victoire de la nature?
Ces vertus de mondialisation étaient peut-être épuisables, après tout.
Renaud-Bray est en train de mourir.
J'ai 250$ de cartes à investir. C'est actuellement fermé.
Je le perdrai aussi?
(Je vais les commander en ligne pour alimenter leur respirateur artificiel)
Mort à cette absurdité de monstre invisible.
J'aimerais que le passage de celui-ci soit aussi bref dans nos vies que cet homme venu me parler de ma ressemblance avec mon père il y a plus de 20 ans.
Le problème c'est que ce qu'on vit et subit en ce moment ne ressemble à rien.