Bonjour, les amies et les amis. Excusez-moi à l'avance pour le style décousu. Je rassemble mes dernières forces pour enregistrer mon ultime témoignage tandis que l'ombre de la mort plane dans le couloir du service de réanimation et commence à couvrir mon corps moribond.
Mon Jupiter, j'ai vécu les trois plus belles années de ma vie sous ton règne démocratique. Je t'en suis éternellement reconnaissant.
Ni de gauche, ni de droite, je compte parmi les premiers marcheurs, apolitiques forcément, à s'être mobilisés pour aller à la rencontre des français. Que j'adorais cette horizontalité stimulante !
Puis ce fut la victoire éclatante ! Le règne sans partage de mon Jupiter. Que j'adore cette verticalité.
Ce macronisme qui m'est cher jusqu'au seuil de la mort est à la politique ce que le kamasutra est à l'amour, soit beaucoup d'agilité comme on dit chez nous les DRH et une certaine fermeté. Benji, Benjamin G. pour les intimes, nous rappelait qu'il fallait de la poigne et avancer sabre au clair, mais je m'égare !
Que j'ai joui dès les premiers jours du quinquennat avec la suppression de l'ISF pour favoriser le ruissellement, puis la loi travail n°2 de notre très humaniste Muriel Pénicaud pour donner plus d'agilité aux entreprises, puis encore la reconduction du CICE pour récompenser les actionnaires qui prennent tant de risques, puis encore et encore, la réforme l'AME pour satisfaire nos amis nationalistes qui demandaient un peu plus de fermeté, puis encore et encore et toujours, les réformes de l'assurance chômage et des retraites pour faire travailler plus et gagner autant. Et, j'en oublie...
Quel bonheur que notre Jupiter ait continué à réduire les services publics à la portion congrue, plus particulièrement à l'hôpital public. C'est bien simple, c'est formidable, il manque de tout, de personnel, de protections, de matériels, de lits puisqu'on nous entasse dans les couloirs, et également de médicaments, notamment de sédatifs puisque je souffre le martyr !
Mes amis, quelle réussite contre la gabegie des services publics ! Notre chef de guerre, agile et ferme, envers et contre tous, peut bien s'en vanter puisqu'il triomphe contre les dépenses inutiles de l'hôpital public !
Gloire à notre Maréchal qui a reconstitué nos stocks de LBD et de gaz lacrymogènes pour maintenir le cap contre les gilets jaunes, les syndicats, les insoumis et les communistes ! Mais je m'égare.
Avant qu'on ne me débranche, faute de respirateurs, je rassemble mon dernier souffle afin de me remémorer ces trois derniers mois quand le coronavirus est apparu. Incontestablement les plus beaux et les plus joyeux moments de ma vie. Qu'est-ce qu'on s'est marrés en regardant l'action des gouvernements chinois, coréens et italiens ! Que d'argent public dépensé inutilement ! Quelle honte d'arrêter l'économie et de mettre en difficulté ceux qui réussissent !
Combien ai-je alors admiré la clairvoyance, le sens de l'anticipation et des responsabilités, ainsi que le sang froid de notre guide bien aimé ! Quelle stratégie originale et novatrice pour lutter contre le Covid-19 que les autres pays nous envient parce qu'elle remporte des résultats inespérés, d'ailleurs c'est BFNTV et France Intox qui le disent...
En l'espèce, le sens de la méthode Coué, le laisser faire et le laisser aller, le bon sens du darwinisme social et sanitaire, le continuer à vivre comme si de rien n'était, à bosser surtout et à consommer n'importe quoi, à militer pour la liberté d'expression sur nos terrasses de café, à ne surtout rien préparer pour effrayer le virus devant tant d’assurance, à se balader en humant l'air chargé de gaz carboniques à l'instar de notre bon Emmanuel et de sa discrète muse Brigitte sur les quais de la Seine avant de se rendre au théâtre, et enfin, à se contaminer démocratiquement dans le bureau de vote !
Adieu, reconnaissance et gloire éternelle à Emma ahhhhhhhhhhhhhhhh.........