De La Carte Sportive

Publié le 03 avril 2020 par Hunterjones
Puisque le présent pue, revisitons le passé.
1980. J'ai 8 ans. Cette année-là m'est magique. Je me suis ouvert à des passions, je me suis épanoui. L'une d'elle: le sport. Plus précisément, le hockey (l'hiver) et le baseball (l'été).
Aidé, entre autre chose, par deux collections de cartes que je m'appliquerai à collectionner au complet. Les O-Pee-Chee de 1979-1980 de hockey et les Topps de baseball. Ce seront les deux seules collections de cartes (c'est  déjà pas mal) dont j'aurai toutes les cartes, au grand complet. J'aurai aussi les deux suivantes de la LNH,  mais je ne crois pas les avoir entièrement eues.
J'ai encore tout ça dans le garage. Rendu là, mon père voulait plus que moi.
Mon père m'était d'une aide inestimable, enseignant d'éducation physique au primaire, il avait pour mission de transiger pour moi à son école avec les enfants des 6 niveaux. Ça m'aidait énormément. Les jeunes avaient l'impression de faire de fameux deals quand ils échangeaient un double de Guy Lafleur contre Dale Hoganson qui me manquait pour compléter mes Nordiques. Ils ne retenaient que Lafleur était un joueur tellement meilleur que l'autre.
Mes collections n'ont pas la valeur qu'elles pourraient avoir parce que je "jouais des matchs" avec une mini-bille comme rondelle et des buts en blocs legos. Je jouais sur un morceau de tapis placé à ma hauteur sur un dessus de meuble, dessus qui avait une sorte de creux, qui évoquait des bandes. En bougeant les cartes, les frottant sur le tapis, celui-ci changeait de couleur, ce qui donnait l'impression que la glace usait. Quand je faisais lancer mes cartes/joueurs, la carte pliait légèrement. Mes cartes sont donc assez usées. Certaines sont blanchies par le sucre de la gomme qui venait avec l'achat du paquet. Les joueurs batailleurs sont aussi maganés car je les faisaient se cogner les cartes dans des combats fictifs. Celle de Wayne Gretzky est même signée de sa main. Je ne vendrai jamais rien de toute manière.

J'ai eu envie de vous parler des anomalies de plusieurs cartes sportives qui m'ont amusé alors, et que j'ai découvertes ensuite.
Jacques Lemaire en Sabres de Buffalo, chez Topps.
Les bureaux de Topps sont basé à New York. Quelqu'un là-bas pensait avoir un scoop. Lemaire ne bougera jamais de Montréal de toute sa carrière. On peinturera son gilet des Canadiens sur la photo et O-Pee-Chee achètera la même photo, une photo plate, hors glace, quelques mois plus tard, ce qui a dû confondre bien des fans. C'était en 1973.
Dale McCourt, en Kings de Los Angeles chez Topps.
5 ans plus tard, les Red Wings signent Rogatien Vachon comme agent libre. Detroit doit donner une compensation aux Kings. Ils offrent le jeune McCourt. Celui-ci refuse. Pendant qu'il débat sa cause en cour, on lui permet de rester un Red Wings. Topps peinture son gilet, son casque, ses gants, et ajoute un logo pris d'ailleurs. McCourt perd sa cause. Il ira donc en cour surprême. L.A. comprend que même si il vient, il boudera, alors on abandonne l'envie de l'avoir. McCourt restera un Red Wings. La même carte sera utilisé chez O-Pee-Chee, mais avec la mention "now with Red Wings". Même si il n'a jamais bougé.

John Garrett en assistant gérant chez O-Pee-Chee.
Garrett, en fin de carrière, se voit offrir le poste d'assistant gérant des Canucks, moyennant que Harry Neale en reste le directeur gérant. Mais le 23 mai 1985, Neale est limogé. La carte a eu le temps d'avoir cette étrange mention "now assistant general manager". Ce qu'il  ne fût pas. Il joue 3 matchs dans les mineures et devient commentateur. Ce qu'il est toujours. O-Pee-Chee avait 7 mois pour corriger son erreur, mais bon. L'efficacité alors...
Steve Larmer et Steve Ludzik chez O-Pee-Chee.
Ok, 2 Steve, deux joueurs au nom de famille composés de 6 lettres, #28 et #29, recrues ayant tous les deux joué trois ans de hockey junior à Niagara Falls. Tout y était pour mêler le fainéant au boulot.  Ce n'était pas les jumeaux Sedin, mais bon,  c'était assez pour que O-Pee-Chee ne remarque rien. Les deux cartes inversent complètement les deux joueurs. Dommage, c'était la carte recrue de Larmer, aussi recrue de l'année. Et c'est Ludzik qui est dessus.

Kevin Lowe, meilleur au monde, chez O-Pee-Chee.
Lowe a connu une splendide carrière de 19 ans dans la LNH et a signé son nom 6 fois sur la Coupe Stanley. Mais grâce à une version préliminaire de "copier/collé" ratée, on a placé à l'arrière de sa carte, pour la collection de 1988-1989,  les chiffres de 10 des 11 saisons d'alors de Wayne Gretzky. Seule la dernière saison et ses 34 pts est bonne. Un défenseur passant de 183 à 34 pts...1544 pts à vie, un défenseur défensif...on aurait dû allumer.

Doug Risebrough était haï chez O-Pee-Chee
C'est rare qu'on puisse se tromper sur votre carte. Mais deux fois? c'est pire.  Il devait être haï. Ok, il était recrue en 1974, mais la carte de 1975 nous montre plutôt...Bob Gainey.  Après avoir joué un important rôle dans les 4 conquêtes de la Coupe du Canadien, en 1980, O-Pee-Chee chie encore dans le fan. Il prend mollement le "8", numéro de Risebrough sur le bras de Serge Savard (#18) et comprend que ce doit être Risebrough. Job de marde. Serge Savard a 2 cartes en 1980. Risebourgh 0. Échangé aux Flames, on l'aura en train de "trash talker" du banc, avec Mario Tremblay la bouche pleine à ses côtés et un timide "now with flames" en noir. Mario aura aussi sa grossière erreur à son année recrue. Gord McTavish est le Mario Tremblay de la carte.

Au baseball, Barry Bonds change de face chez Donruss.
Vous avez très certainement déjà croisé des gens qui ont cru reconnaître un(e) noir(e), mais qui en identifiait un(e) autre. En 1987, On identifie Barry Bonds, pourtant superstar, mais c'est son coéquipier Johnny Ray sur la carte.
Y avait aussi des clowneries.
Rick Vaive a joué 47 matchs comme Canucks en 1979-1980. O-Pee-Chee sortait ses collections en janvier. Ils n'avaient donc que Vaive en Canucks. Ils ont donc peinturé son gilet. Comme ça faisait bizarre, on a aussi choisi de peinturer ses cheveux. Bizarre encore. Pour unifier le tout, on a alors peinturé l'entièreté de la carte. Les peintures seront ensuite légion dans la collection de 1982.

Le fuck face de Bill Ripken chez Fleer en 1989.
Beaucoup de bullshit autour de cette carte. Le photographe prétend qu'il n'avait rien vu. Ceux qui ont travaillé la carte aussi. Ripken dit que c'était le bâton d'un autre. Sur son bout y est inscrit: fuck face.
Mickey Hatcher et son gant géant en 1986.
Toujours chez Fleer, le joueur des Twins a, probablement parce qu'il est trop poche, un gant géant. Ce sera imité ailleurs. Souvent. On célébrera même cette carte poche en anniversaire. Au baseball, dans tous les sports en fait, les cartes pas en action sont toujours pénibles. Dave Farrish a probablement le trophée de la pire carte là-dessus. Presque gêné d'y être.
Glen Hubbard et son boa.
Rien à voir avec rien. How about baseball?

Au basket, une carte rare. Micheal Jordan portant le #12 chez Hoops.
Les Bulls affrontent le Magic. Jordan se fait voler son célèbre #23 peu de temps avant le match, le 14 février 1990. On lui donne en vitesse le 12. Il sera croqué sur la carte finale voulant honorer Sam Vincent du Magic d'Orlando. Ça crée un tel émoi, car Jordan ne portera jamais plus le 12, qu'on sort une seconde carte, en mi-saison, de Vincent, seul cette fois. Deux cartes rares, qu'on a moins produites.
Une mention spéciale à la collection Pro Set de 1990-1991, collection de cartes de hockey lancée dans l'urgence pour des raisons pécuniaires, qui, sur 705 cartes, contient plus de 100 erreurs. Dont la toute première qui offre Raymond Borque pas de "u". Étant égalitaire dans la médiocrité, la carte de Phil Bourque a aussi été épelée de la même manière. cette même année. De plus, comme on ne montrait les chiffres que des 4 dernières saisons derrière la carte, on faisait un total en carrière erroné si le joueur avait joué plus de 4 saisons.
Les décisions guidées par la cupidité sont toujours de la chiasse.