Les décès dus à la canicule de 2003 étaient majoritairement des personnes âgées, et on a donc assisté en quelque sorte à une accélération des décès : la plupart de ces personnes seraient certainement décédées dans les mois suivants ; leur vie a été abrégée par la canicule.
Aujourd’hui, nous constatons également que les personnes âgées paient le plus lourd tribut à la surmortalité, mais pas seulement elles. Et les différences avec la situation de 2003 tiennent au fait que, d’une part, toute personne, quel que soit son âge, est potentiellement susceptible de décéder, et d’autre part, que des soins importants et lourds sont nécessaires pour maintenir en vie les malades les plus graves, en nombre important, avec un taux de mortalité élevé.
On peut espérer que le nombre de morts supplémentaire ne soit pas extraordinaire, au vu de la mortalité générale observée sur plusieurs années, et à ce titre la pandémie actuelle ne sera peut-être pas exceptionnelle.
Ce que l’on retiendra, par contre, c’est son caractère mondial, c’est la douleur endurée entre le début de la maladie et son issue fatale, ce sont les conditions dans lesquelles sont vécus ces décès par les proches, qui auront, pour beaucoup d’entre eux, énormément de mal à faire leur deuil.
La canicule de 2003 a entraîné une amélioration des conditions de vie dans les établissements pour personnes âgées, notamment avec l’installation de climatisations, l’amélioration des protocoles de soin, mais elle n’a pas eu beaucoup plus de conséquences notables.
Il est à espérer que l’épisode actuel entraînera des révisions plus importantes de nos façons de vivre, de consommer, de travailler.