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Le tour de France des hôpitaux qui annonçait la catastrophe sanitaire.

Publié le 01 avril 2020 par Particommuniste34200

Les parlementaires communistes ont pu dresser un constat alarmant, mis en exergue par la pandémie du coronavirus, et élaborer une proposition de loi pour y remédier.

Depuis février 2018, les parlementaires communistes, députés et sénateurs, effectuent un tour de France des hôpitaux. En deux ans, ils ont pu visiter et rencontrer les personnels de quelque 150 établissements publics dans le pays. Ce qu’ils y ont entendu, ce qu’ils ont pu constater, prend une résonance toute particulière, alors que vient d’éclater une crise sanitaire historique. « Avant de commencer ce tour de France, nous avions effectué des visites dans nos départements respectifs, explique la présidente de la commission des Affaires ­sociales du Sénat, Laurence Cohen. Ce que nous avons constaté ensuite n’a fait que confirmer au plan national les situations locales. » Selon la parlementaire communiste, les soignants, et tout particulièrement les urgentistes, « tiraient la sonnette d’alarme ». « Ils nous expliquaient clairement qu’en cas d’épidémie de grippe plus importante ou d’épisodes de ­canicule, ils n’avaient plus les moyens de faire face. Ils nous répétaient tous qu’ils n’étaient plus assez nombreux, et qu’il n’y avait plus assez de lits. »

« On a cassé l’outil pour des considérations comptables »

Ce tour de France des hôpitaux a confirmé également que cette situation alarmante est bien le produit des politiques menées. « La gestion actuelle par Emmanuel Macron est en cause, mais le problème remonte bien plus loin dans le temps, assure Laurence Cohen. C’est le résultat de choix politiques continus depuis trente ans. » Des décisions qui sont toutes allées dans la même direction : « Réduire le nombre de lits, le nombre de personnels. Au lieu de partir des besoins de la population, on a cassé l’outil pour des considérations comptables, dénonce la sénatrice. Par exemple, lorsque l’on constate un manque de médecins, on “fédère les moyens”. Ce qui signifie que l’on éloigne les hôpitaux des populations qui en ont besoin, et par la même occasion, on multiplie les déserts médicaux. » Lors de leur tour de France, les parlementaires n’ont pas seulement rencontré les personnels soignants. « Nous avons eu également des entretiens avec les directions d’hôpitaux. Et au bout d’un moment, 90 % de ceux que nous avons rencontrés ont fini par nous exposer les problèmes. » Impossible pour les dirigeants de structures hospitalières de maintenir leur réserve… Laurence Cohen dénonce à partir de ces constats, les politiques conduites lors des quinquennats précédents : celle de Marisol Touraine comme celle de Roselyne Bachelot. La « réhabilitation » dont cette dernière bénéficie, à propos des

commandes de vaccins contre la grippe A en 2009, ne doit pas faire oublier la loi à son nom, qui a créé des groupements hospitaliers sur les territoires, au détriment des hôpitaux publics de proximité.

Grâce à leur tournée, les parlementaires communistes ont préparé un projet de loi, « plus que jamais valable ». Ils proposent 100 000 créations de postes dans les hôpitaux publics, et 300 000 sur trois ans dans les Ehpad. « Nous avons remis cette proposition de loi à Agnès Buzyn, en mains propres, dit Laurence Cohen. Nous y faisons des propositions sur tout ce qui est mis en exergue par la crise du Covid-19 , y compris sur la question de la pénurie des médicaments. » Les déclarations d’intention du président ne rassurent pas l’élue. La note de la Caisse des dépôts et consignations, datée du 26 mars, sur un plan pour l’hôpital public, révélée le 1er avril par Mediapart, n’incite pas à l’optimisme : son orientation semble clairement néolibérale.

Diego Chauvet L’HUMANITE 02 avril 2020


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