Tenues ringardes et grosses moustaches ringardes, bienvenu dans les années 70 selon Swingtown. Je n'ai pas vécu cette époque, difficile donc pour moi d'évaluer le degré de réalisme de la série. Après avoir parcouru quelques forums, il semblerait qu'il soit plutôt bon. Cependant quelque chose manque. Pas besoin d'être né dans les années 70 pour le remarquer et s'en interroger.
Et la cigarette? Ou est elle?
Je suis surpris et trouve fort regrettable qu'elle ne soit pas plus présente dans la série. Non pas pour en faire la promotion mais simplement, je pense que la cigarette n'avait pas fait l'objet d'autant d'études que maintenant. On ne se souciait pas autant, je pense, du bien être des gens et des effets néfastes de la clope sur la santé publique que maintenant. D'ailleurs Mad Men qui réussit très bien son portrait des années 60, est l'une des séries les plus enfumées qu'ils existent. Mais à vrai dire je ne suis pas si surpris que cela de l'omission de la cigarette dans Swingtown. Je vois bien le fait que nous sommes sur CBS et que de ce fait, la cigarette soit aussi peu intégrer dans la série. A mon sens, le réalisme en prend un coup.
Mais après tout ce n'est qu'un détail. En tout cas, Swingtown s'attache à nous présenter la libération des mœurs dans les années 70 et notamment de la sexualité. En fait, il s'agit d'un couple, Susan et Bruce, qui en déménageant découvre que leur nouveau voisin son...échangiste. A partir de là on trace le bouleversement dans notre couple.
Et de ce point de vue, je suis sceptique sur ce que nous montre la série. Au départ Susan et Bruce sont très amoureux l'un de l'autre, leur couple est parfait, sans nuage, bref c'est le bonheur. D'ailleurs ce déménagement est un des aboutissements de leur bonheur. A partir de là comment justifier le fait qu'il puisse se laisser entrainer dans le libertinage que pratique leur voisin? Pourquoi alors que tout va bien dans son couple, Susan prend elle le besoin de se laisser tenter? Je vous avoue que j'ai du mal avec cela. Peut être a t'elle besoin d'un peu de folie dans sa vie de couple et de se sortir de la routine. D'autant plus que son ancienne voisine est plus proche de Bernadette Chirac que de Lolo Ferrari, si vous voyez ce que je veux dire. Mais ce désir peut être accomplie de mille manières différentes. La solution ici est extrême je trouve et ne peux se justifier que par de nombreux facteurs contextuelles, psychologiques, sociales, etc... J'ai bien conscience que ce qu'essaye de mettre en place les auteurs est difficile. En tout cas,la cohérence de ces changements ne me satisfait pas complètement et manque de profondeur. Encore une fois le fait que nous ne soyons pas sur une chaine cablée explique sans doute ce défaut.
En ce qui concerne la cohérence, d'autres points me chagrinent, notamment du côté de Tom et Trina. Au début on voit cette dernière accepter complètement le fait que Tom, passez moi l'expression, se tape une de ses hôtesses chez elle, en sa présence, sans aucun émoi! Quelques épisodes plus tard, je ne sais pas si j'ai raté quelque chose en tout cas elle n'accepte pas le fait que Tom soit promu sur une nouvelle ligne car elle craint de le perdre. Là où j'ai du mal, c'est que Trina étant donné ce dernier fait est donc amoureuse de Tom. Elle a peur de le perdre à tout jamais. Mais comment alors cela peut il justifier l'échangisme et "le partage" qu'elle accepte sans difficulté et qu'elle promeut même? Quelque chose m'échappe peut être. Quand on est lié à quelqu'un peut on vraiment accepter qu'il se donne à d'autres même si tout cela reste sexuel? Sur ce point je suis dubitatif.
Autre exemple, les anciens voisins de Susan. Son ancienne voisine, Janet est très carrée, très axée sur la moral. Bref, elle est coincée. Quatre épisodes plus tard alors qu'elle est outrée que Tina est mise "des herbes de bien être" dans son brownies, que fait elle au final? Elle mange sa part de brownies! De même, je ne vois pas bien ce qui fait reculé Janet sur ses valeurs aussi subitement. Il y a bien le défi et le désir de prouver aux autres que l'on est pas aussi stricte que l'image laisse le paraitre. Mais, pourquoi Janet va t'elle se défoncer alors que jusqu'à maintenant elle a l'attitude d'une none?
D'ailleurs, je regrette l'absence de réel contrepartie moral. Il y a bien les anciens voisins mais c'est trop et pathétique. C'est sur que les réunions Tupperware ce n'est pas gai. J'espérais par exemple que la fille de Susan et Bruce leur face ouvrir les yeux à ce sujet et qu'elle les confronte. Au lieu de cela, elle ne peine pas à encourager sa mère à aller dans une soirée Playboy ou à la gloire d'un acteur porno. Quel enfant encouragerait l'union de ses parents à se déchirer?
Quoi qu'il en soit, je pense que la moral va venir de l'histoire et je sens bien que la fin de la série va être un désastre pour tout les couples.
La série laisse aussi la part belle à l'amour à d'autres âges. On nous raconte l'amourette au collège et les premières chaleurs de l'adolescence. Mais ces intrigues demeurent peu intéressantes.
Je suis donc relativement déçu par Swingtown. J'attends tout de même de voir où vont nous mener les auteurs avec ces sujets qui ne peuvent être traités avec légèreté.