Il y a cinq raisons principales à cela :
Niveaux d'inventaire réduits : la fabrication juste à temps permet aux entreprises d'augmenter leur efficacité et de réduire le coût de leur chaîne d'approvisionnement, mais elle expose les chaînes d'approvisionnement aux chocs soudains et aux pénuries d'approvisionnement.
Chaînes d'approvisionnement rigides : ce ne serait pas un problème si les entreprises exploitaient des chaînes d'approvisionnement flexibles. De cette façon, elles pourraient transférer des volumes de commandes à d'autres fournisseurs en période de crise. Cependant, très peu d'entreprises le font, ce qui les empêche de se connecter à d'autres fournisseurs en cas de chocs soudains sur leur chaîne d'approvisionnement.
Gestion manuelle de la chaîne d'approvisionnement : l'une des principales raisons pour lesquelles les chaînes d'approvisionnement sont rigides est qu'elles sont gérées manuellement. La modification des commandes ou le changement de fournisseur est un processus long et complexe.
Manque de transparence de la chaîne d'approvisionnement : les entreprises ignorent souvent ce qui se passe dans leur chaîne d'approvisionnement au-delà du premier niveau, de sorte qu'elles ne sont pas en mesure de savoir où les menaces pesant sur la capacité de production existent. Et cela rend presque impossible la gestion proactive d'une situation comme l'épidémie de COVID-19.
Centres de production consolidés : la mondialisation des chaînes d'approvisionnement a conduit au développement de zones de production spécialisées : villes ou pays. Celles-ci ont contribué à garantir un approvisionnement abondant en composants clés de la chaîne d'approvisionnement et à abaisser le coût global de l'approvisionnement. Pourtant, bien que cela soit bénéfique en temps normal, cela peut entraîner des problèmes en cas de perturbation.
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Pour y arriver, les entreprises doivent passer au numérique. Il n'y a aucune chance de construire une chaîne d'approvisionnement robuste, et encore moins une chaîne résistante, lorsque les acheteurs et les vendeurs ne sont pas connectés numériquement.
L'établissement de cette connexion numérique est l'élément fondamental de la construction d'une chaîne d'approvisionnement résistante. Une fois que cela se produit, toutes les parties peuvent bénéficier d'un accès simplifié aux données. Cela mettra en évidence ce qui se passe dans la chaîne d'approvisionnement. Les décideurs peuvent repérer des points de défaillance et faire des choix éclairés sur la façon de gérer toute interruption.
L'établissement de cette base numérique est également la condition préalable à l'application des outils qui donnent vie à la théorie d'une chaîne d'approvisionnement résistante. Prenez l'IA, par exemple. Elle peut analyser les données d'un éventail de sources publiques et propriétaires pour tirer des leçons des périodes de perturbation précédentes et suggérer ce que les acteurs de la chaîne d'approvisionnement peuvent faire pour relever les défis à venir.
Lorsque le COVID-19 sera maîtrisé, nous pourrons pousser un soupir de soulagement collectif, mais nous devrons nous préparer à de nouvelles épreuves. En effet, la chaîne d'approvisionnement devient le plus grand risque d'une entreprise en période de perturbation. Mais en la rendant résistante, elle peut devenir sa plus grande force.
La question se pose également de savoir si les chaînes d'approvisionnement mondiales doivent être repensées plus largement. Les centres de production consolidés sont-ils une bonne idée ? La technologie crée-t-elle une opportunité de construire une structure d'approvisionnement mondiale alternative et plus durable ?
Il n'y a pas de réponse évidente à ces questions. Mais alors que les entreprises cherchent à ajuster leurs propres chaînes d'approvisionnement, il pourrait également être utile que tous les acteurs se réunissent pour voir s'il existe un meilleur moyen de structurer la chaîne d'approvisionnement mondiale pour la rendre également résistante.
A propos de l'auteur : Bruno Laborie est senior director global alliances chez Tradeshift.