Habemus Papam est un film franco-italien de Nanni Moretti, sorti en 2011.
Le titre signifie « Nous avons un pape » et c’est la formule rituelle prononcée au balcon du Vatican à chaque nouvelle élection d’un pape, pour annoncer son nom.
Le début de l’histoire :
Les cardinaux du monde entier se réunissent au Vatican après la mort du pape. Ils doivent en effet élire parmi eux un nouveau souverain pontife et trois ou quatre d’entre eux sont pressentis comme favoris. Ils doivent restés enfermés dans les salles du Conclave jusqu’à la fin de l’élection. Autour d’eux, l’effervescence est à son comble : pèlerins, journalistes, croyants et touristes se pressent autour de Saint-Pierre de Rome pour assister à l’événement. Après plusieurs tours de scrutin, c’est finalement le cardinal Melville, qui ne faisait pas partie des favoris, qui remporte l’élection. Dans un premier temps, il accepte la charge qui lui est confiée mais, au moment de se présenter au balcon pour bénir la foule, il est pris d’une attaque de panique, et prend la fuite dans les couloirs. Les cardinaux restent calmes : le nouveau pape a sans doute besoin de se recueillir dans ses appartements avant d’affronter ses obligations, mais d’ici quelques heures il sera prêt à endosser son rôle. Mais les choses ne se passent pas aussi bien qu’ils le prévoient et le nouveau pape semble pour le moins perdu devant les responsabilités qui l’appellent. (…)
Mon Avis :
Je suis assez mitigée sur ce film, que je trouve brillant sur certains points mais qui ne m’a pas totalement emportée.
Déjà, l’originalité du sujet mérite d’être relevée : montrer les doutes d’un pape nouvellement élu (doutes sur lui-même et non sur sa foi, comme nous l’apprenons assez vite) a quelque chose de très touchant et cette fuite éperdue d’un homme âgé qui n’arrive pas à s’identifier à son personnage est vraiment très émouvante.
La question, précisément, de savoir jouer son rôle ou de ne pas être assez bon acteur se pose plusieurs fois durant le film, avec l’irruption un peu incongrue d’une troupe de théâtre qui joue la Mouette de Tchékhov. Je n’ai pas trouvé que cette idée était tellement judicieuse, elle ne rajoute rien à l’histoire, et une fois qu’on en a compris la signification elle revient de manière un peu artificielle.
Le thème, plus intéressant me semble-t-il, de la fragilité psychologique du pape est finement posé, par des entrevues psychanalytiques où quelques petits éléments nous sont suggérés, et aussi par l’attitude toute en délicatesse de Michel Piccoli dont le regard et le sourire suffisent à révéler la bonté et l’impuissance.
Je comprends que Nanni Moretti ait eu envie d’introduire des notes humoristiques dans son film pour alléger un sujet austère : ainsi les longues scènes de matchs de volley entre les cardinaux ou les scènes où le garde suisse chargé d’occuper les appartements papaux pour faire croire qu’il y a quelqu’un, se laisse aller avec négligence. Ceci dit, ces notes d’humour ne m’ont pas semblé tellement en accord avec le reste du film, et cette volonté de slalomer entre drame et comédie m’a un peu semée en cours de route.
Un film malgré tout intéressant, avec d’excellents acteurs et des dialogues intelligents.
La fin est également très belle et inattendue.
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