L’inégalité jusque dans le confinement. Alors que nous entrons dans la deuxième quinzaine de ce régime d’exception, nos vies ne se ressemblent pas toutes.
Quand des belles plumes décrivent dans des journaux comme-il-faut, la douleur de l’enfermement dans leur intérieur bourgeois, des femmes, des hommes, qui ne sont pas des soignants sont contraints de sortir pour gagner leur pain. Quand en pleine crise sanitaire, le ministre Bruno Le Maire, nous présente sur les réseaux sociaux Jackie son cochon d’Inde, « certainement la personne la plus importante de la maison ! », des caissières, postiers, routiers mais également salariés de l’industrie, remplissent leur mission la peur au ventre dans des conditions de travail trop souvent dangereuses. Pour eux-mêmes, bien sûr, mais aussi pour leurs proches qu’ils retrouvent le soir.
Roulette russe : Aïcha, 52 ans, syndiquée CGT d’un centre commercial de Seine-Saint-Denis a perdu la vie à ce drôle de jeu de la roulette russe imposé à une partie du pays. Pourtant, les ressources existent dans les secteurs concernés pour fournir aux salariés un niveau de protection digne. De plus en plus d’entre eux choisissent avec courage de faire jouer leur droit de retrait. Ils refusent, à raison, de servir de chair à canon à cette guerre sanitaire qui, si elle se mène dans les hôpitaux, pourrait bien faire d’eux des victimes collatérales.
Cette période un peu folle nous rappelle amèrement qu’on n’est pas tous nés sous la même étoile. Elle pourrait aussi être l’occasion d’affirmer que personne n’est né pour subir.