Depuis mon dernier post, publié au lendemain des restrictions annoncées par le Ministère de l’Intérieur, la situation a énormément évolué et malheureusement pas dans le bon sens : la propagation du COVID-19 s’est amplifiée et il a fallu mettre en place des mesures restrictives pour l’endiguer, dont le confinement que nous vivons depuis quelques jours déjà.
Les acteurs du tourisme ont dû faire face à leurs responsabilités vis-à-vis de leurs clients dès le début, car il a fallu assurer le retour de l’ensemble des touristes, toutes nationalités confondues, qui se trouvaient sur place et ce de manière ordonnée et malgré le fait que la décision soit tombée de manière abrupte , que cela se soit passé un week-end ( 14-15 mars) durant lequel, la majorité des TO étaient justement en week-end et a duré jusqu’au 26 mars.
Il a fallu gérer directement avec les clients sur place et l’aide des services publiques dont l’ONDA, les délégations de Tourisme et les Wilayas des différentes régions.
Un grand bravo aux agences réceptives marocaines qui ont fait le job sans rechigner en assistant tous les touristes, même ceux qui ont été lâché par les Low-Cost ou les OTA.
Bravo également aux hôtels, Riads et maisons d’hôtes qui ont gardé leurs portes ouvertes aux clients qui n’avaient pas de visibilité pour leur retour et leur ont donné le gite et le couvert par solidarité.
Bravo à nos guides, qui ont rassuré les clients en circuit et qui ont géré les retours jusqu’aux différents aéroports de retour.
Bravo aux transporteurs et à leurs chauffeurs pour avoir assuré les transferts et assisté les clients des heures durant aux aéroports en attendant des informations sur les vols.
Bravo enfin aux TO classiques, qui ont réagi de manière professionnelle pour trouver des sièges à leurs passagers, lorsque notre Royaume à ouvert ses aéroports pour permettre le rapatriement des clients.
Un grand élan de solidarité a animé cette période et les professionnels du tourisme, toute branches confondues se sont acquittés de leur tâche tant vis-à-vis des TO que des clients sur place honorant ainsi leurs engagements.
Depuis, les hôtels se sont vidés, les Riads et maisons d’hôtes aussi, les agences de voyages sont désertées, les guides confinés, les véhicules parqués, les chauffeurs mis au chômage technique et aujourd’hui, l’aéroport de Marrakech est fermé.
Le tourisme est l’arrêt, et cela ne concerne pas seulement le Maroc, mais le monde entier et cette crise risque de durer car il n’y a aucune visibilité à moyen terme.
L’organisation Mondiale du tourisme s’est déjà prononcée sur la gravité de la situation du secteur touristique qui dans sa transversalité, entraine avec lui un ensemble de secteurs productifs et au-delà.
« Ce sont les moyens d’existence de millions de personnes et de leurs familles qui sont en jeu, que ce soit dans les centres urbains ou dans les régions reculées où le tourisme est, parfois, la principale activité rémunératrice et un vecteur d’inclusion sociale, de protection du patrimoine et d’amorçage du développement » a déclaré le Secrétaire Général de l’OMT, Zurab Pololikashvili lors de la réunion tenue le 19 mars à Madrid.
Il a également déclaré au début de son allocution,: « Cette urgence de santé publique sans précédent est d’ores et déjà une crise économique qui aura un coût social »
Sur cette base, il me semble opportun de rappeler aujourd’hui, que l’urgence sanitaire est une priorité pour notre pays, et que le fonds prévu par Sa Majesté doit d’abord se consacrer à résoudre la crise sanitaire sans précédent que nous traversons.
Lorsqu’on voit des pays comme l’Espagne, la France, L’Italie ou même les USA être complétement dépassés par l’ampleur de la pandémie, on ne peut que se féliciter sur la manière dont nous gérons la situation tant sur le plan sanitaire, que sécuritaire et surtout social.
Aussi, on ne peut qu’applaudir les décisions qui ont été prises par le Comité de Veille Économique pour le volet sanitaire mais aussi le volet social.
Toutes les mesures prises pour assurer la sécurité des citoyens ont été mises de façon graduelle, dans le calme et sans précipitation et le peuple marocain a très bien réagi dans sa majorité. Il y a une très bonne communication, dans la transparence, au jour le jour et surtout à la portée de toutes les couches de notre société.
La CNSS est appelée à jouer un rôle primordial, pour accompagner l’ensemble des travailleurs du royaume qu’ils soient affiliés ou pas.
La dotation de 2000 dh par salarié qui a été allouée jusqu’au 30 juin 2020 est une bouffée d’oxygène pour les entreprises en difficulté.
On ne peut décemment pas confiner des personnes dont le revenu provient du fait qu’ils doivent sortir pour subvenir à leur besoins et c’est un moindre geste que de leur allouer un revenu minimum pour s’acquitter des ressources de premier nécessité et la société civile que nous sommes s’est déjà mis en place pour compléter ce qui manque. Bravo à toutes les associations qui ont pris l’initiative de venir en aide au plus démunis d’entre nous.
Je voudrai saluer ici , le corps médical qui est sur tous les fronts en ce moment avec ses médecins, infirmiers et infirmières, aides-soignants et ambulanciers. Merci aux hôteliers marocains, d’avoir mis à disposition leurs chambres pour ces soldats qui mettent leurs vies de coté pour sauver d’autres vies.
On est certes confiné, mais cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir et de nous mobiliser pour participer à l’effort national.
Finalement ce confinement aura été bénéfique sur plusieurs plans, sécuritaire bien sûr, mais aussi, parce qu’il nous a permis de nous retrouver en famille et de vivre autrement notre relationnel. Cela nous a également permis de découvrir le travail à distance, la visioconférence, le chat, Instagram, le payement à distance, la consultation par internet……bref, nous avons finalement fait notre transition digitale, et ce n’est que le début.
Restons chez nous et mobilisons-nous, demain est un autre jour.