Le monde entier paye un lourd tribut face au coronavirus. Que ce soit sur les chaînes TV ou les réseaux sociaux on découvre avec effroi les ravages de cette pandémie. Le compteur s'emballe et on a du mal à suivre le rythme. Les télévisons italiennes, espagnoles ou françaises nous parlent quotidiennement de la pénurie du personnel médical et des équipements indispensables pour maintenir en vie les malades, de la souffrance et de la frustration qui en découle, des morts qu'on incinère sans la présence des familles, des deuils difficiles à porter...Pendant ce temps, que voit-on sur RTS et Lémanbleu: plusieurs conférences de presse et interventions des dirigeants politiques pour expliquer et accompagner leurs décisions, des prises de paroles des autorités sanitaires pour conseiller et faire de la prévention. On a droit à une rubrique de solidarité et une autre économique. On meuble comme on peut mais on ne touche pas aux morts. Ils sont des milliers à partir quotidiennement vers les incinérateurs et en Suisse dieu merci leur nombre ne dépasse pas les 400. Quelles conclusions peut-on tiré de cet état de fait ? Que notre système de santé est le meilleur au monde ? Que les Suisses sont plus immunisés que d'autres contre ce virus ? Que nos politiciens prennent les bonnes décisions pour nous protéger ? Que les morts invisibles ne nous affectent pas car à part les chiffres ces morts n'ont ni visage ni historique ? Que le personnel médical travaille dans les meilleures conditions et qu'il n'a aucun état d'âme ?...
La Suisse donne l'exemple. Tout est propre et net ! Rien ne déborde. Pas d'effusion de sang. Pas de larmes. Pas de cercueils. Chut on incinère nos morts en toute discrétion. On est en Suisse pardi !
La confédération accueille les malades français pour montrer que les 16'000 personnes atteintes du Covid 19 n'affectent pas la disponibilité des hôpitaux. Pendant une visite de courtoisie au Tessin notre chef du Département fédéral des Affaires étrangères, Ignazio Cassis a ramené dans ses bagages 2 appareils d'assistance respiratoire histoire de rappeler au passage que la Suisse produit et commercialise ce précieux objet médical. Bon il faut que je quitte mon confinement et fissa car l'état de ma santé morale se dégrade de jour en jour.
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