Au feu ou la pyromanie

Publié le 30 mars 2020 par Bastienb

Vous a-t-il déjà pris l’envie d’allumer un incendie ? Moi oui, le 31 septembre dernier, stressée pour diverses raisons, il m’est venue une (mauvaise) idée : mettre le feu à quelque chose. Une fois calmée, je me suis posé la question ; suis-je touchée par la  pyromanie ? J’ai consulté mon psychanalyste et après une longue séance (parlez-moi de votre enfance…), je lui ai répondu (selon Freud, c’est au patient de répondre aux questions, pas au médecin) ; je ne suis pyromane que les mardis.

Les premiers pyromanes et leur pyromanie du feu !

Les mots pyromanie et pyromane sont apparus, semble-t-il, en 1833 en France. Les deux viennent des mots grecs πῦρ (prononcer pour) (le préfixe pyro-) et mania (désignant une habitude anormale). Bien que la pyromanie existe depuis probablement plus de 400 000 ans (époque approximative de la domestication du feu par l’homme), elle a été scientifiquement étudiée pour la première fois par Friedrich Benjamin Osiander (1759-1822) (mes sources ne précisent pas en quelle année).

Causes de la pyromanie

La pyromanie est un trouble qui est encore mal connu. Plusieurs hypothèses ont été émises quant à son origine, elles ne sont cependant pas basées sur des études nombreuses ni très rigoureuses. Selon le professeur Lamothe, la pyromanie apparaîtrait sur des sujets ayant été victimes pendant leur enfance d’une éducation excessivement permissive ou, au contraire, extrêmement répressive. Elle serait donc un moyen pour les pyromanes de communiquer leurs sentiments. Hypothèse appuyée par le fait que la majorité des pyromanes ont de plus ou moins graves difficultés d’ordre social. Selon d’autres, elle pourrait provenir d’une neuroglucopénie résultant d’une hypoglycémie ou un taux anormalement bas de 3-methoxy-4-hydroxyphenylglycol et de sérotonine (5-HIAA) dans le fluide cérébro-spinal (plait-il ?).  Ce qui signifie que le pyromane souffre d’anomalies concernant les neurotransmetteurs, perturbant ainsi leur contrôle des émotions. Il est également possible qu’il y ait des prédispositions naturelles à devenir pyromane.

Un premier pas vers la psychopathie ?

La pyromanie est avec la cruauté envers les animaux et l’énurésie nocturne l’un des trois signes annonciateurs d’une psychopathie avancée (C’est ce qu’on appelle la triade de MacDonald).  La pyromanie est caractérisée par une fascination excessive pour le feu et tout ce qui s’y rapporte (objets, lectures ou même discussions sur le sujet). Et la rédaction d’un article sur le feu?

Le pyromane ne déclenche des feux que pour le plaisir et pour aucune autres raisons (bien qu’il puisse chercher à justifier son acte de différentes manières). Il ne ressent généralement pas de remords, même dans certains cas où l’incendie entraîne le décès d’une ou plusieurs personnes, mais il est alors probable que l’individu soit en outre un psychopathe.

La pyromanie, assez rare, toucherait moins d’1% de la population. Des prémisses de la pathologie peuvent apparaître dès trois ans. Dans 90 % cas, les pyromanes sont des hommes. Selon les autorités américaines, seuls 14 % des incendies volontaires sont causés par des pyromanes.

Vous aimez le feu ? 

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