Fernand Gallinari vient de disparaître. Il vivait à Sète si discrètement que nous ne l’avons su que lors de la venue de l’historien de la colonisation Alain Ruscio à Sète fin 2018.
Algérien de naissance, issu du populaire quartier de Bab el Oued à Alger où son père membre du PCA (parti communiste algérien) était très estimé pour ses combats contre la colonisation. Ce dernier fut arrêté dès 1956 puis expulsé vers la France avec son fils.
Là le jeune Fernand fait ses études jusqu’à devenir polytechnicien. Et adhère au PAGS (parti de l’avant garde socialiste) héritier du PCA et y milite, activement, clandestinement. Jusqu’en 1962 où, l’Algérie devenue indépendante, lui semble mériter qu’on s’engage à fond pour son développement. Il prend la nationalité algérienne et s’oriente, jeune ingénieur, vers la participation au développement industriel public de son pays, « moteur de l’émancipation économique de l’Algérie » pense t’il.
Mais les durs pépins de la réalité, l’appât du gain et d’honneurs de quelques dirigeants les conduisent à saboter cette possibilité en arrimant le pays à des multinationales. Fernand s’oriente alors vers l’enseignement en vue de sensibiliser les étudiants à l’indispensable industrialisation du pays, à l’Université des sciences et techniques Houari Boumediene à Bab Ezzouar.
En même temps il milite au PAGS ou son humour et son esprit caustique sont connus tout comme sa proximité avec le secrétaire général Sadek Hadjerès. Les tâches qu’il accomplit le mettent en danger en permanence, risquant l’arrestation et la torture, particulièrement hargneuse contre les Algériens communistes d’origine européenne. Finalement, menacé physiquement il est contraint à un nouvel exil et vient s’installer d’abord à Montpellier. Là avec les mêmes idées au cœur mais sans appartenance il met ses espoirs dans le renforcement du mouvement communiste international dont il suit les difficultés et l’évolution.
C’est cet homme-là qui vient de nous quitter. Les communistes de Sète ne le laisseront pas partir sans saluer ses combats et l’homme qu’il fut.
La section du PCF de Sète présence ses condoléances à sa famille et à ses camarades, notamment ceux d’« Alger Républicain » dont il fut un ami fidèle et qui vient de lui rendre un vibrant hommage.