Avec un tel casting, Truth Be Told aurait pu être brillante et s’ancrer dans les mémoires. Malheureusement, tout ne fonctionne pas forcément et notamment le rythme de la saison qui est un peu saccadé. Pour autant, il y a quelque chose d’étonnant avec Truth Be Told et c’est sa capacité à donner rapidement envie d’enchaîner les épisodes. Proposée par Apple TV+ et créée par Nichelle D. Tramble (The Good Wife, Justified), Truth Be Told a tout d’un drame racontant un vrai crime, comme une sorte de documentaire très scénarisé et mis en scène pour que l’on soit plongé au coeur de cette affaire. Peut-être que le côté policier n’est pas ce que la série réussie le mieux pendant que la partie familiale est probablement ce qui fait tout l’intérêt de Truth Be Told. Que cela soit les histoires de famille de Poppy ou bien la relation entre Lennie et Josie, les jumelles. La série se repose alors souvent sur la prestation de son casting qui est parfait, que cela soit Octavia Spencer (Self Made) ou bien Lizzy Caplan (Castle Rock). Cette dernière enchaîne les rôles de folle furieuse ces derniers temps après avoir incarné l’héroïne de Misery dans un prequel fascinant.
Une jeune femme fait face à la réouverture de l'enquête autour de l'assassinat de son père 19 ans après les faits, lorsqu'une journaliste d'investigation se met en tête de faire éclater la vérité à travers ses podcasts à succès.
Truth Be Told est donc plutôt sympathique, mais pas brillante, peut-être car elle a énormément de choses à raconter et qu’elle s’éparpille rapidement un peu de partout. Cela casse alors souvent le peu de divertissement qui peut en ressortir. Adaptée du roman de Kathleen Barber, Are You Sleeping (2017), la série ne perd pas de temps à s’introduire à nous. Son seul grand défaut est d’avoir du mal à créer un rythme soutenu. Certains moments réveillent alors l’histoire pendant que d’autres ne font que l’alourdir. Car au fil des épisodes, Truth Be Told parvient à délivrer des twists attachants qui nous donnent envie d’enchaîner les épisodes.
Octavia Spencer incarne ici Poppy Parnell, une journaliste devenue animatrice de podcast sur des histoires faits divers criminels. Elle avait couvert en 1999 le meurtre de l’auteur Chuck Buhrman. Warren Cave (incarné par Aaron Paul) a passé dix neuf ans en prison pour ce crime, en partie à cause de Poppy qui l’avait dépeint comme un « monstre » alors qu’il est… innocent. Quand une nouvelle histoire s’ajoute dix neuf ans plus tard, Poppy remet en cause toute cette affaire et surtout la culpabilité de celui qu’elle a aidé à mettre derrière les barreaux. Truth Be Told suit le format épisodique du podcast de Poppy où à chaque épisode son épisode du podcast. Bien que cela ajoute une certaine cohérence à la narration de la série et apporte une vraie structure, certains moments sont moyens. Notamment car c’est trop théâtral et pas assez bien intégré dans le récit général.
Le casting est impliqué dans le mystère qu’ils sont en train d’illustrer mais c’est aussi très meta de voir des personnages d’une série écouter un podcast inspiré par un livre qui est lui-même inspiré par un podcast. Certains personnages discutent par moment de l’implication du podcast dans leur vie et à quel point cela n’a fait que tout briser. Si ce n’est pas trop régulier, cela permet tout de même d’apporter un ton particulièrement plaisant à l’ensemble. Le casting est quant à lui très investi dans cette aventure, que cela soit Octavia Spencer, Aaron Paul ou même Lizzy Caplan. Cette dernière a le droit d’incarner ici deux personnages, deux personnalités fascinantes. Truth Be Told a le mérite de m’avoir captivé du début à la fin sans trop de difficultés mais je reconnais à quel point certaines longueurs ont pu gâché le plaisir que l’on peut prendre malgré tout. Déjà renouvelée pour une saison 2 par Apple, je me demande sur quoi Poppy va bien pouvoir enquêter…
Note : 5/10. En bref, malgré certaines longueurs et des éléments approximatifs, Truth Be Told reste solide dans sa façon de nous attacher à l’historie et aux personnages.