Depuis l’annonce de la crise sanitaire et les mesures de confinement, toutes les productions de fiction se sont arrêtées . Si les équipes d’"Un si grand soleil" et "Plus belle la vie", les deux fictions quotidiennes de France Télévisions, ont annoncé l’arrêt de leurs tournages avant même les annonces du gouvernement, celle de "Demain nous appartient" sur TF1 leur a emboîté le pas quelques heures plus tard.
Si pour le moment, France 3 a assez d'épisodes d’avance pour continuer à diffuser "Plus belle la vie" tous les soirs, les deux autres chaînes ont choisi de conserver leur stock pour la sortie du confinement et ont remplacé leur rendez-vous quotidiens par des magazines d’information. Tous les jours sur TF1, c’est Harry Roselmack et sa version quotidienne de "Sept à huit" que les téléspectateurs retrouvent à la place d’Ingrid Chauvin. France 2, de leur côté, ont décidé d’allonger leur journal de 20 heures.
Si l’accent est mis sur l’information sur certaines chaînes, c’est d’abord parce que ces émissions peuvent continuer à être produites, mais il s’agit surtout pour les chaînes de conserver leurs stocks d’inédits. La sortie du confinement n’étant pas encore prévisible, les chaînes n’ont pour le moment aucune visibilité sur la reprise des tournages. Une problématique qui ne se pose pas que pour leurs feuilletons quotidiens. Le groupe TF1 par exemple diffuse donc ses programmes frais avec parcimonie. Après être passé à un seul inédit par semaine pour la nouvelle saison de "Profilages", boostée par l’arrivée de la chanteuse Shy’m au casting, TF1 a tout simplement décidé de déprogrammer la série, dès le 2 avril, pour les remplacer par une énième rediffusion de la saga de la "7ème compagnie", la trilogie de films des années 70.
Sur TMC, la suite des aventures d’Hélène (et ses garçons), "Les mystères de l’amour", est elle aussi passée de deux inédits, le samedi et le dimanche, à un seul, celui du dimanche rediffusé le samedi suivant.
Toujours dans le soucis de repousser la pénurie, les épreuves enregistrées du télé-crochet "The Voice" ont été réduite de moitié. Plutôt que les deux heures et demi habituelles d’émission, TF1 a découpé les épisodes en les divisant de moitié. Une façon de repousser le début des émissions en direct, qui auraient dû avoir lieu mi-avril devant 4000 personnes au Palais des Sports. Même traitement pour "Koh-Lanta", l’autre programme phare de TF1.
La gestion des inédits n’est pas la seule raison de cette économie. Même si les audiences explosent avec le confinement, les investissement publicitaires, eux, plongent. Crise sanitaire et confinement oblige, les groupes industriels réduisent à peau de chagrin leurs budgets de communication et leurs achats de spots. Les chaînes ont donc tout intérêt à remplacer leurs programmes phares, inédits et chers par des rediffusions low-cost.
Si chaque chaîne adopte la même stratégie de rediffusion, le choix des programmes est parfois original et inattendu. En remplacement de l’émission de témoignages de Faustine Bollaert, "Ça commence aujourd’hui ", traditionnellement diffusée à 13h50, France 2 mise sur les classiques du cinéma français : "La grande vadrouille", "Manon des sources", "Les tontons flingueurs". Une stratégie peu chère et surtout efficace puisque "La grande vadrouille" était très largement en tête des audiences en rassemblant 5,14 millions de Français le 22 mars dernier.
Deux chaînes, deux ambiances. M6 a aussi fait le pari des films réconfortants, vus et revus. Tous les après midis, M6 a décidé de rediffuser… ses téléfilms de Noël. Dans son communiqué, la chaine annonçait la couleur promettant "un peu de douceur, de tendresse et de cocooning en cette période troublée". Un choix audacieux qui, en mars, a peu trouvé son public. Après trois jours de diffusion et autant d'échecs d'audience, M6 a revu sa copie en remplaçant ses deux téléfilms de Noël par un seul, sans lien avec les fêtes, puis en doublant le nombre de rediffusions quotidiennes de ses "Reines du shopping ".
Les chaînes de la TNT ne sont pas en reste et ont toutes misé sur les séries cultes multi-rediffusées, mais toujours suivies. Ainsi, dès lundi, TFX a repris à partir du premier épisode "Une nounou d’enfer", dont la chaîne ne diffuse pas moins de 10 épisode à la suite par jour. 6ter de son côté mise sur "Malcolm" et "Buffy contre les vampires", eux aussi repris au début.
Dans ces déprogrammations en série, France Télévisions a pris le contrepied en produisant des programmes dédiés aux élèves. Dans le cadre du projet Nation apprenante, dispositif lancé pour assurer la continuité pédagogique des élèves pendant cette période, Alex Goude présente chaque jour depuis lundi 23 mars "La maison Lumni ", dédiée aux élèves de 8 à 12 ans et réalisée en lien avec le ministère de l’Éducation nationale. Ce programme est diffusée sur plusieurs chaînes du groupe: à 10h00 sur France 2, à 15h45 sur France 4 et à 11h00 sur France 5.
En plus de cette émission, France 4 propose des programmes éducatifs pour tous les âges. Tous les jours, de 9 heures à 17 heures, la chaîne du service public propose des cours en lien avec les programmes scolaires du CP à la terminale. Il s’agit de cours filmés pour réviser les notions scolaires fondamentales suivant les niveaux dispensés par des enseignants du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.
09.00-10.00 La Maison Lumni, primaire
Pour les CP et CE1 : 30 min de lecture / 30 min de maths
10.00-11.30 Okoo
Pour favoriser les apprentissages des 3-6 ans
13.00-14.00 Okoo
Pour les 8-12 ans, la série "Les Grandes Grandes Vacances aborde la Seconde Guerre mondiale", suivie de "C’est toujours pas sorcier "
14.00-15.00 La Maison Lumni, collège
Pour les collégiens : 30 min de français / 30 min de maths
15.00-15.45 La Maison Lumni, lycée
Pour les lycéens : 1 heure de français, maths, histoire-géo, anglais ou philo
15.45-16.30 La Maison Lumni, pour les 8-12 ans, présenté par Alex Goude
Le mardi soir, en prime time, pour les collégiens et lycéens, « Entrée en matière », une nouvelle case de documentaires historiques.
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