En particulier chez les femmes dont les femmes ménopausées ne prenant pas d'hormones, les isoflavones du tofu et des protéines végétales sont associées à un risque réduit de maladie cardiaque, conclut, à nouveau, cette étude observationnelle publiée aujourd'hui dans Circulation, la revue de l'American Heart Association.
L’équipe de la Harvard Medical School et du Brigham and Women's Hospital a analysé les données de plus de 200.000 participants de 3 études prospectives portant sur le lien entre la nutrition et la santé ; tous les participants étaient exempts de cancer et de maladie cardiaque à l’inclusion. Précisément les chercheurs ont analysé les données de plus de 74.000 femmes de la Nurses' Health Study (NHS) de 1984 à 2012, celles de 94.000 femmes dans l'étude NHSII de 1991 à 2013 ainsi que les données de plus de 42.000 hommes participant à la Health Professionals Follow-Up Study de 1986 à 2012. Tous les participants étaient exempts de maladies cardiovasculaires et de cancer à l’inclusion. Les données alimentaires ont été recueillies tous les 2 à 4 ans. Les données sur les maladies cardiaques ont été recueillies à partir des dossiers médicaux ou des registres des décès. Au total, 8.359 cas de maladies cardiaques ont été identifiés au cours de 4.826.122 années-personnes de suivi.
Les régimes riches en isoflavones, dont le tofu, comme en Chine et au Japon, sont déjà associés à un risque cardiaque réduit
Après prise en compte de facteurs de confusion possibles, l’analyse montre que :
- la consommation de tofu, riche en isoflavones, plus d'1 fois par semaine est associée à un risque réduit de 18% de maladie cardiaque ;
- une consommation de tofu 1 fois par mois, à un risque réduit de 12% de maladie cardiaque ;
- cette association favorable est observée plus fortement chez les jeunes femmes avant la ménopause ou les femmes ménopausées qui ne prennent pas de thérapie hormonale de substitution (THS).
Le tofu n’est pas une solution miracle : Si l’auteur principal lui-même, le Dr Qi Sun, de la Harvard's T.H. Chan School of Public Health (Boston) précise que « le tofu n’est pas une solution miracle », il recommande que le tofu fasse partie d’un régime alimentaire sain et diversifié. L’auteur rappelle que les populations qui consomment traditionnellement des régimes riches en isoflavones, dont le tofu, comme en Chine et au Japon, ont un risque de maladie cardiaque plus faible que les populations qui suivent un régime de type occidental.
Où trouver des isoflavones ? Le tofu, qui est du lait de soja caillé, et le soja entier, sont des sources très riches d'isoflavones. Mais d’autres aliments sont également riches en isoflavones : les pois chiches, les fèves, les pistaches, les arachides et autres fruits et noix. Le lait de soja, en revanche peut être si transformé qu’il en devient moins riche en isoflavones.
Ces résultats rejoignent ceux d'autres essais menés chez l’Homme et de précédentes études chez l’animal qui concluent aussi à des bénéfices pour la santé cardiaque. Le tofu et d'autres aliments à base de plantes riches en isoflavones sont d'excellentes sources de protéines et une alternative aux protéines animales. Bien entendu, il s’agit d’une étude d’association. De nombreux autres facteurs peuvent favoriser ou prévenir le développement des maladies cardiaques, notamment l'exercice physique, les antécédents familiaux et plus généralement le mode de vie.
Rappelons néanmoins que l’Agence américaine FDA a approuvé, dès 2020, les allégations santé selon lesquelles les aliments à base de soja protègent contre les maladies cardiovasculaires…
Source: Circulation 23 Mar 2020 DOI : 10.1161/CIRCULATIONAHA.119.041306 Isoflavone Intake and the Risk of Coronary Heart Disease in US Men and Women: Results From 3 Prospective Cohort Studies
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Équipe de rédaction Santélog Mar 28, 2020Rédaction Santé log