Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais je ne suis pas cinéphile.
Il fut un temps où, le cinéma faisant partie en quelque sorte du bagage culturel indispensable, je me suis un peu penché sur cet art qu’on dit septième.
De ces années durant lesquelles je tentais vaguement de l’être, cinéphile, j’ai tout de même gardé quelques affections durables pour tel ou tel film, tel ou tel réalisateur et parmi ceux-là, Joseph L. Mankiewicz.
C’est un livre qui m’a fait plonger dans ce réalisateur élégant, raffiné, intelligent et conscient de l’être jusqu’à l’arrogance. (Arrogance précisément qui conduit à leur perte nombre de ses personnages, signe d’une œuvre qui contient sa propre critique, mes préférées.)
Le livre en question, emprunté au hasard à la médiathèque, comme souvent, enfin un hasard guidé par la mise en avant dudit livre par un bibliothécaire officiant à la Médiathèque Mouffetard, maintenant rebaptisée Mohammed Arkoun et sise 74-76 Rue Mouffetard, 75005 Paris.
Le livre en question, donc, Cinéma, était signé Tanguy Viel et se basait sur un narrateur obsédé par le film Le Limier.
Convaincu moi-même au bout de ce court roman de 160 pages du génie du film je l’ai revu (poussé également par l’excellent souvenir que j’en gardais) dans la foulée.
Et puis un autre de Mankiewicz et encore un autre et encore un autre, j’ai regardé scrupuleusement les bonus des dvd que j’enquillais en fonction des promotions et de l’état de mon compte en banque et me suis enfilé sa biographie et ai regardé dans les ouvrages critiques qui traînent chez moi tous les articles qui pouvaient le concerner.
Pas au point d’atteindre l’obsession du narrateur de Cinéma - pour l’anecdote, je n’ai rien lu de Tanguy Viel depuis - mais au point de faire entrer le cinéaste dans mon (pas si) petit panthéon. Panthéon dont il est possible, à la faveur de l’année en court, que je vous dévoile la population en détail mais, dans l’immédiat, le temps presse et votre patience s’use.