Ils savaient : RDV au procès

Publié le 26 mars 2020 par Despasperdus

Chaque jour passe apporte son lot de mauvaises nouvelles. en cette période où le virus contamine, incube dans les corps, se manifeste, et, hélas, tue...

A cela, il n'y a pas de fatalité.

Ce n'est pas la faute de personne, ni de pas de chance !

D'abord depuis 20 ans au moins, des choix conscients, volontaires et politiques pour détruire l'hôpital public qui, rappelons-le aux plus jeunes, constituait un élément essentiel du meilleur système de santé publique au monde.

Ensuite, la stratégie du régime macronien contre le virus. Pour commencer, le choix si naturel pour les néolibéraux du laisser-faire et du laisser-aller le virus se répandre dans le population en espérant qu'in fine, il deviendrait impuissant à mesure que la population s'auto-immuniserait. Puis, les hôpitaux étant en voie d'asphyxie, Macron a choisi la stratégie du confinement pour éviter le carnage, tout en incitant les citoyen-ne-s à voter aux municipales. Ces deux point ont été détaillés dans le précédent billet.

Depuis le début du confinement, nous ne pouvons que constater le cynisme et l'incurie du régime macronien.

L'incurie du macronisme.

Selon l'ex ministre de la santé, Buzyn, les plus hauts responsables de l'Etat savaient depuis le 30 janvier dernier qu'une épidémie d'une exceptionnelle ampleur frappait la Chine et menaçait l'hexagone. Pourtant, non seulement, le gouvernement n'a rien anticipé, mais depuis l'arrivée du virus, l'Etat semble impuissant : impréparation et inaction !

Cette impuissance de l'Etat à contraindre les acteurs économiques du secteur privé à répondre aux besoins des médecins, des travailleurs participant à la production de biens essentiels, des personnels des structures hospitalières et socio-médicales est coupable. Les entreprises susceptibles de produire des biens indispensables à la lutte contre le virus et à la vie de la population ne sont pas réquisitionnées.

Ainsi, Luxfer, la seule entreprise en Europe qui produisait des bouteilles d'oxygène, dont les machines et les locaux sont menacés de destruction par le propriétaire pour garantir son monopole, n'a pas été encore nationalisée ! On croit rêver ou plutôt cauchemarder.

Les moyens matériels pour protéger, soigner et ne pas contaminer manquent cruellement : pantalons, blouses, chaussons, gants, bouteilles d'oxygène !

Protéger ceux qui produisent, soignent et participent au processus des soins, c'est pourtant le b.a.ba ! Les personnels hospitaliers n'en disposent pas encore en nombre suffisant. A tel point qu'à une question sur ce sujet, le chef des urgences de l'hôpital européen Geoges-Pompidou a répondu :

"je me demande de quoi ne manque-t'on pas".

Et déjà, apprenons-nous que des médecins et des membres du personnel hospitalier sont contaminés, et, certains morts du coronavirus, faute d'avoir pu disposer de matériel de protection ! Si le personnel hospitalier est massivement victime de l'épidémie, cette histoire sera celle d'une hécatombe !

A cette incurie à préparer et gérer au mieux la crise sanitaire s'ajoute le cynisme du régime macronien.

D'une part, il se manifeste par le trucage des chiffres des personnes contaminées et de morts du COVID-19. En effet, les morts des EPHAD ne sont pas comptabilisés alors que le virus fait un carnage au sein de ces structures. De plus, les autres morts non "testés" sont automatiquement exclus des statistiques. Pour le pouvoir, l'enjeu est de minimiser le nombre de victimes, montrer qu'il contrôle la situation et, de facto cacher son incurie.

D'autre part, Pénicaud appelle sans relâche au travail, même les secteurs économiques non essentiels, en période de confinement.

Or, les travailleurs ne disposent d'aucun moyen de protection. Les gestes barrières sont difficilement applicables en entreprise. De plus, faute de tests (!), il ne peuvent être préalablement "triés" pour éviter que la contamination se propage plus. Il en ressort que la ministre du travail fait peu de cas de leur santé, les considérant comme de la chair à canon du capitalisme. Comme disait Macron :

"Quoi qu'il en coûte".

Ensuite encore, la supplique du ministre de l'économie recommandant aux actionnaires de ne pas être trop gourmands pour ne pas fragiliser les entreprises qui fait écho à sa volonté de ne pas faire contribuer le Capital ! Ainsi, aucune mesure contraignante n'a été imposée au Capital pour participer à l'effort contre le coronavirus !

Enfin, la brutale accélération de la régression sociale avec la loi sur l'état d'urgence sanitaire. Les effets économiques de la crise sanitaire servent de prétexte à la fin des 35 heures, des rtt, des congés librement posés et probablement d'autres mesures... qui auront un impact sur nos vies et notre santé.

La macronie profite de cette crise pour imposer des mesures qu'elle n'aurait pas pu prendre dans un autre contexte. C'est l'application de la stratégie du choc : tout gouvernement néolibéral profite de l'état de sidération d'une population provoqué par une crise pour imposer des mesures qui rencontraient auparavant une forte opposition populaire en temps normal.

Irresponsable, incapable et cynique, tels sont les traits du nouveau monde incarné par le régime macronien.

Et encore, n'ont pas été abordés les deux points suivants :

  • la troublante polémique sur un éventuel conflit d'intérêts portant sur l'hydroxychloroquine du Pr Raoult;
  • l'eugénisme provoqué par la pénurie de moyens (pénurie organisée).

Cette crise se produit sous nos yeux.

Nous subissons tous, à divers degrés, ses conséquences.

Elle ne vient pas de nulle part.

Ils savaient qu'une crise serait désastreuse en organisant la pénurie à l'hôpital public.

Il y a des responsable politiques.

Ils devront rendre des comptes. En l'espèce, rendez-vous sur ce site : Dépôt de plainte facilité - Covid-19 / Coronavirus

Sinon, la prochaine crise sera pire.

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