Les éditions Arfuyen publient De l’improbable, livre posthume de Marie Claire Bancquart.
Ces gants anciens sentent l’iris
et la prière
d’une jeune femme à qui Dieu indiffère
mais non pas le jour qui verrait le calme entrer
dans son cœur
Dieu, cet inconnu,
pourrait être l’arbre du jardin
ou tel nuage
traversé d’oiseaux.
Mais Dieu
n’est-il pas le nom le plus connu, le plus probable
donné à nos désirs ?
*
Goût du silence, tel qu’il est imposé dans un monastère ? – Mais ce silence-là dit bien de quoi il parle, rebattu de prières, enveloppé de chants...
Ailleurs le silence qui inquiète : hargne ou mépris ? Silence de la mort ?
Mais au-delà de la menace, une paix, la paix demeure, avidement appelée par la terre et le monde. Qui sait si elle ne va pas naître bientôt ? Juste quelques jours... Juste parce qu’elle est inconnue...Comme la joie universelle, comme le bonheur est total...
*
Belle la vie. Mais elle exige d’être calcinée, bercée, tournée vers la plus petite des herbes, comme vers une existence immense,
embellie.
Le chat, la cuisine, l’amour fou : quelle histoire,
déjà !
*
« Le monde changera », écris-tu
– Les pauvres choses ne vont pas vers un futur
si beau
mais vers poussière de poussière
à peine distincte
que rien ne peut effacer...
Aime-la, préserve-la, cette poussière. Elle est
toi-même.
Marie-Claire Bancquart, De l’improbable, précédé de MO(R)T, postface d’Aude Préta-de Beaufort, Arfuyen, 2020, 12€, pp. 38 à 41
Poezibao publiera prochainement une note de lecture de ce livre.