La poétesse raconte l'accueil de Reza, réfugié afghan, dans sa famille. Fabrice, Emilie, Noé et Marius font de la place pour laisser une chambre à Reza dans leur appartement parisien. C'est la découverte de la vie ensemble : on s'amuse de la quantité d'huile et de sel dans les repas, du peu de bruit en se levant le matin, de qui est un maniaque du ménage... On assiste aussi à des confidences, entre deux poèmes, sur une vie jeune et déjà blessée ; aux crises de générosité de Reza, qui distribue son salaire en tentes pour les migrants. Et on suit la routine de l'écrivain, qui se raconte à mi-mot.
C'est plein d'émotions, de belles émotions. C'est une expérience d'accueil réussie, dans un milieu aisé, où tout le monde se réjouit autour de Reza, qui a très envie de s'intégrer.
C'est plutôt chouette en cette période de repli de partager une expérience d'hospitalité, mais j'ai trouvé que tout été trop facile, que les difficultés étaient gommées. Peut-être pour encourager d'autres à faire de même - ce qui part d'une bonne intention - mais peut engendrer des frustrations. Il n'y est pas question des difficultés et de l'attente pour obtenir des papiers (normal, Reza est déjà réfugié), un logement (voilà, il vit chez Emilie), apprendre la langue dans une capitale inhospitalière (Heureusement, là aussi, il y a Emilie et sa famille). Il n'y est pas question du racisme ordinaire entre ethnies afghanes, voire entre migrants, voire avec les français. C'est un peu trop parfait à mon goût, un peu de nuance n'aurait pas fait de mal... Si c'est un conte, pourquoi pas, si ce n'en est pas un, c'est trop manichéen et moralisateur !