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Histoires d'allaitement

Publié le 19 juillet 2008 par Marieclaude
Crédit photo : Marc Dragiewicz/FlickR Des femmes ont généreusement accepté de nous raconter l’un de leur souvenir d’allaitement. Expérience positive, début difficile, anecdote cocasse, remarque désobligeante… des témoignages livrés sans tabou. Mes plus beaux souvenirs d’allaitement sont les boires de nuit tandis que tout dormait autour de nous. Le seul bruit était celui de sa bouche qui tétait goulûment. J’avais alors l’impression de littéralement lui donner la vie.Geneviève La bouche de mon bébé contre mon sein, mon bébé abandonné dans mes bras, la chaleur de sa peau, son regard qui s'accroche au mien, ma main qui supporte sa tête avec tendresse, il s'endort contre moi, repu... Tant de moments sensuels, tant de moments de tendresse, de complicité et d'amour, tant de moments de plaisir... de bonheur... de pur bonheur...Marie-Josée Je revois encore l'infirmière qui, cinq minutes après que j’ai accouché, me tordait le sein pour stimuler ma première montée de lait! Je venais de pousser pendant quatre heures! Mon fils était fatigué et dormait d'un sommeil profond. Après quelques instants, elle a capitulé et on a remis la première tétée! Par la suite, ce petit chou buvait comme un roi. Sans cours particulier! Il faut se faire confiance et se donner du temps et un environnement agréable... surtout pour le premier. Ensuite, ça coule de source!Isabelle Les professionnels de la santé recommandent que les bébés soient nourris uniquement de lait maternel pendant les six premiers mois de leur vie. L'allaitement fut pour moi l'occasion de rester en contact avec mes filles, de m'assurer de ne pas être envahie par le tourbillon des tâches quotidiennes de la maison. D'avoir cette magnifique excuse «désolée je ne peux pas ...la petite doit boire!»Annie Je me souviens de ma petite chérie, toute repue de bon lait, qui s'endormait sur moi. Les minutes s'écoulaient alors lentement, comme si le temps s'arrêtait pour nous laisser profiter de ce cocon sécurisant. On pouvait ainsi rester collées douillettement l'une sur l'autre pendant des heures. Je la regardais dormir, si menue, si dépendante, si confiante. J'écoutais ses soupirs, je guettais ses sourires et me grisais de sa chaleur. Ces moments de sérénité étaient comme un phare dans la tempête et me faisaient oublier mes nuits dorénavant inexistantes, mes journées éprouvantes, mes humeurs imprévisibles et le petit appétit vorace qui me réclamait toutes les 2 ½ heures! Pendant ces pauses-tendresse, elle se réveillait parfois, juste le temps de téter un peu avant de se rendormir tout aussi paisiblement. Je lui servais de suce, me disait le pédiatre. Ah oui? Alors le bonheur, c'est d'être une suce...Isabelle Le bébé nourri au sein n’a besoin d’aucun supplément, sauf la vitamine D. Ma sœur commençait à fréquenter un garçon, nous nous connaissions à peine et, un jour où il était en visite chez moi, il a eu une petite surprise… Il s’était approché de moi pour me saluer, et c’est alors que mon petit coquin que j’allaitais s’est arrêté de boire tout d’un coup et mon nouveau beau-frère s’est fait arroser par mon sein qui faisait jaillir le lait à un mètre! Cinq ans plus tard, il m’en parle encore!Catherine Je retiens surtout le sentiment de symbiose totale avec mon bébé. Sa peau contre la mienne, sa chaleur, ses petites mains, avoir le loisir de le regarder longuement et les soupirs de bien-être qu’il émettait. Le bonheur le plus complet à un point tel que le cœur aurait pu exploser. Tous les inconforts valaient ce grand bonheur que m’a procuré l’allaitement.Caroline Principale raison pour avoir cessé d’allaiter % Réponse 23% Pas assez de lait maternel 17% L'enfant s'est sevré lui-même 14% Retour au travail ou aux études 12% Mère incommodée ou fatiguée 11% Prévu d'arrêter à ce moment-là 9% Difficulté avec l'allaitement 8% État de santé de la mère ou du bébé 2% Avis du médecin 1% Le lait maternisé est tout aussi bon pour la santé Source : Statistique Canada, mars 2005 Je tape sur l’épaule de mon chum la nuit, il se lève comme un zombie m’apporte bébé et se recouche à côté de moi. Je nourris bébé dans mon lit d’un côté, rot, puis l’autre sein. Je retape sur l’épaule de mon chum qui se relève, tel un robot, reprends, le ti-amour et le remets dans son berceau dans notre chambre. Pas de changement de couche la nuit, conseil d’une «coach» d’allaitement, les couches sont assez absorbantes pour les pipis.Brigitte J'ai allaité mon premier pendant plus de 2 ans, suffisamment longtemps pour lui demander s'il était prêt à arrêter et lui expliquer que le bébé que j'avais dans le ventre aurait besoin du lait bientôt afin qu'il se fasse à l'idée. Cela faisait presque un an qu’il ne voulait plus qu'un seul sein, toujours le même. Ma production ne devait plus être forte. Au sixième mois de grossesse, alors que je devais commencer à produire du colostrum, il a pris le sein et m'a dit: «Maman, le camion a oublié de venir remplir ton sein, il est presque vide.» Hourra pour le sevrage naturel et en douceur!Clotilde J’ai mis du temps à comprendre que l'allaitement, c'est une question de confiance en soi et en son bébé. Depuis, je n'ai jamais été aussi confiante en mon allaitement et aussi fière d'avoir persévéré et d’avoir fait fi des commentaires de tous et chacun! Mon bébé aura bientôt huit mois et je l'allaite encore avec tout l'amour du monde!Manon Mon fils m’a mordue, une seule fois. Il avait un an. J’ai tellement eu mal que j’ai crié et il a eu si peur qu’il a arrêté de boire tout net et n’a plus jamais voulu reprendre le sein. Un sevrage assez drastique merci alors que je l’allaitais encore à temps plein. J’en ai pleuré la nuit à essayer de m’extraire du lait et à me faire des compresses tellement j’avais mal.Brigitte L’allaitement protège l’enfant et la femme contre plusieurs maladies. Je trouve que l’allaitement ça nous rapproche de notre bébé. On se sent liée, privilégiée d'être la seule à pouvoir nourrir son petit trésor. Je n'oublierai jamais le sentiment que j'ai eu la première fois que j'ai allaitée ma petite pouponne, c'est difficile à expliquer, c'était comme un sentiment de bonheur et d'amour total, j'avais chaud au cœur. Lyne Les gerçures sont l’un de mes douloureux souvenirs d’allaitement... J'allaitais trop longtemps (45 min par sein pour un total de 1h30 par fois), mais personne ne me l'avait dit à l'hôpital. En fait, on me l'a dit après deux jours, mais le mal était déjà fait. Quand je voyais la tétée arriver, j'en pleurais... Outch! Ça a duré quinze jours et vive le Purelan (crème anti-gerçures)!Petitpet Je ne me souviens plus d'avoir pris la décision d'allaiter. J'ai vu ma soeur faire et c'était instinctif, j'allais allaiter mes enfants aussi. Ce n'est pas que ce fut une expérience facile... bébé qui ne tète pas (mais qui dors) , montée de lait (et ça pisse partout), chandail tout mouillé, tire-lait (mon Dieu qu'on a l'air de vaches laitières...), même une mastite... tout plein d'obstacles... je me suis déjà même fait dire d'aller faire "ça" ailleurs! mais malgré tout, lorsque je regarde ma fille boire, qu'elle me sourit et qu'elle retourne à son mamelon, qu'elle me caresse en buvant ou qu'elle s'endort sur moi, nous faisons qu'un! Quelle sensation merveilleuse de savoir que nous lui donnons le meilleur de nous-mêmes. À ma première fille, un jour mon chum m'a dit: "tout ce que tu vois là (en montrant ma fille de 3 mois) c'est toi qui l'a fait.... c'est merveilleux!" On ne parle plus de seins au sens sexuel, mais plutôt de prolongement de notre ventre... comme la suite logique de la grossesse.Élise La semaine de l’allaitement au Québec se tient toujours durant la première semaine d’octobre; qui représente symboliquement la première semaine d’existence après 9 mois de gestation. Mon deuxième, aime se coller avec moi pour boire, mais je suspecte qu'il soit aussi un petit gourmand et qu’il boirait avec n'importe quelle maman ou nourrice volontaire. Il demande à ses grand-mamans quand je ne suis pas là et vérifie si la réponse et toujours «non» ou si elles auraient par miracle changé d'idée. Un jour, alors qu'il venait de commencer à marcher, il était à la bibliothèque avec ma belle-mère. Une maman était installée pour allaiter son nourrisson. Gabriel s'est installé comme pour faire la queue et il attendait patiemment son tour en disant ''lait''.Clotilde Âge de l’enfant au moment de la cessation de l’allaitement % Réponse 9% Au moins 1 an 13% 10 à 12 mois 13% 7 à 9 mois 12% 6 mois 12% 5 mois 7% 4 mois 8% 3 mois 4% 9 à 12 semaines 8% 5 à 5 semaines 7% 3 à 4 semaines 7% 1 à 2 semaines 8% Moins d'une semaine Source : Statistique Canada, mars 2005 J’ai beaucoup aimé allaiter et à chaque fois que je vois une maman qui allaite, je ne peux m’empêcher de la regarder. Je crois que je l’envie!Julie Connaissant tous les bienfaits de l’allaitement, j’ai été vraiment découragée lorsque j’ai fait une sévère mastite. En plus de la douleur qui me faisait pleurer à tous les boires, j’ai été vraiment en colère de devoir prendre des antibiotiques. Si j’avais pu, j’aurais immédiatement cessé d’allaiter.Viviane Je magasinais chez La Baie et c’était l’heure du boire de ma cocotte. Ne trouvant aucun endroit dans le magasin, j’ai dû me rendre à la salle de bain. Et bien, croyez-le ou non, il a fallu que je m’assoie par terre dans la toilette pour réussir à allaiter… Pas de chaise, pas de banc. Je me sentais vraiment minable!Catherine Les premiers moments de l'allaitement ont été pour moi très douloureux. Mon bébé avait une mauvaise prise au sein et j'ai eu très rapidement des blessures. Même en corrigeant la situation, en changeant les positions d'allaitement, en mettant de la crème, c'était toujours très douloureux. J'ai pensé abandonner, mais en même temps, j'étais tellement convaincue des bienfaits du lait maternel qu'en dernier recours, j'ai fait appel à une marraine d'allaitement. Elle m'a été d'un grand secours, juste le fait d'avoir quelqu'un à qui parler de mes problèmes m'a encouragée. J'ai surmonté la douleur et au bout de deux mois, tout était rentré dans l'ordre. Ensuite, allaiter, quel charme! Je m'en serais voulu de ne pas avoir persévéré. Lune J’ai de gros seins et je n’ai jamais tripé, d’allaiter en public. À la maison ça allait toujours, mais en public, je me suis toujours sentie excessivement inconfortable.Nathalie La première tétée réconforte le bébé et contribue à stabiliser sa température corporelle. Ni ma mère, ni ma belle-mère n’avaient allaité. J’ai donc eu droit à mon lot de remarques… J’ai tenu mon bout et j’ai allaité jusqu’à six mois. Devenir parent, c’est aussi couper le cordon avec nos propres parents pour faire ce qu’on croit le mieux.Véronique Ma fille avait un mois et c'était notre premier voyage pour la présenter à la famille. On partait de Gatineau pour se rendre à Québec... sept heures de route. On arrêtait régulièrement pour que je la fasse boire. Malgré tout, à un moment donné, elle se réveille et réclame le sein à grands cris. On est au milieu de nulle part sur la 40 et aucune autre solution que d'arrêter sur le bord de la route. On est en fin janvier, il fait -30oC avec des bourrasques de vent et un début de poudrerie. La chaufferette de notre vieille voiture fonctionne peu. J'enlève mon foulard, mon manteau et m'installe sur le banc arrière pour allaiter. La petite est bien emmitouflée dans son habit d'hiver à boire comme une gloutonne et moi, je suis à moitié nue en train de me les geler royalement. On s'amuse à dire que c'est sûrement la première fois qu'elle a goûté à de la crème glacée!Katleen Mon mari était curieux et il a goûté à mon lait. Ça m’a beaucoup touchée et je me suis sentie totalement acceptée par lui.Sylvie J’ai une poitrine plutôt menue et j'ai été absolument épouvantée (pas d'autre mot!) par le volume que mes seins ont pris durant les premiers jours! En plus, après les douleurs et l'inconfort de l'accouchement, je trouvais ça injuste de souffrir de nouveau et surtout de ne pouvoir serrer quelqu'un dans ses bras ou de ne pas pouvoir dormir sur le ventre... Mais somme toute, c'est tellement mineur comme inconvénient... Et je me souviens aussi, que le jour où l’on a constaté qu'elle avait pris son premier kilo, j’avais été stupéfaite de réaliser que ce kilo-là, il venait uniquement de moi. Je m’étais sentie très fière...Virgine En 2003, 15% des mères n’allaitaient pas. Pourquoi ? % Réponse 23% Peu attrayant ou dégoûtant 22% Allaitement au biberon plus facile 20% État de santé de la mère 6% Naissance compliquée 5% Retour au travail ou aux études 4% La mère fume 4% État de santé du bébé 4% Autre Source : Statistique Canada, mars 2005 Mes pires souvenirs d’allaitement sont liés à ma féminité: les seins qui coulent constamment, le tire-lait ou les horribles soutiens-gorges! Il fallait-tu que je les aime assez mes filles!Anne-Marie J'ai allaité mes 5 enfants. Tous j'en garde un bon souvenir. La facilité, le rapprochement, et l'exclusivité... eh oui! Je me rappelle d’une anecdote au restaurant Eaton. J'allaitais bien camouflé et la serveuse est venue me voir pour me suggérer d'aller à la toilette. Insultée, je lui avais demandé si elle irait manger à un endroit où le monde va déféquer.Julie Moi personnellement, j'ai allaité mes 2 enfants plusieurs mois et a recommencer, j'allaiterais encore plus longtemps. Bonne journée, Marie-Claude Référence:Petit monde.com

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