Emma. // De Autumn de Wilde. Avec Anya Taylor-Joy, Johnny Flynn et Josh O’Connor.
Jane Austen sortait en 1815 « Emma. », une romance comme on connait déjà si bien. Mais ce qui fait la particularité de cette histoire c’est qu’il s’agit de la dernière que Jane Austen ait publié avant de décéder. Son travail a de nombreuses fois été adapté au cinéma, et je dois avouer que l’ambiance est toujours plutôt bien retranscrite puisque l’on peut facilement retrouver des éléments d’autres adaptations (ou même le style de la romancière qui transpire tout au long de ce film). Si Emma n’est pas le meilleur film de l’année, est tout de même réussi. A commencer par les décors et les costumes. Tout ce qui touche à l’adaptation de l’époque dans laquelle le film nous plonge est magnifique et somptueux. On sent que le film a eu les moyens de nous en mettre plein la figure dans ce sens là. Pour mettre toutes ces couleurs en valeur (et la scène dans la serre à fleurs au début du film était parfaite pour illustrer ce à quoi visuellement la suite va ressembler) c’est le vidéaste plus habitué aux clips musicaux Autumn de Wilde qui s’est chargé de la mise en scène. Ce dernier signe alors ici son premier long métrage et fait une bonne impression, notamment en poussant son héroïne à en faire plus, pour mieux divertir le spectateur, mais aussi lui donner un angle différent.
Emma Woodhouse tente de faire rencontre aux célibataires de son cercle d'amis leur âme soeur.
Pour autant, même si de Wilde a tenté de moderniser le récit, on suit toutes les demandes d’un roman de Jane Austen. Que cela soit dans les dialogues ou même dans le visuel en général. On retrouve des éléments familiers qui permettent de voir rapidement que nous sommes face à une adaptation de l’un de ses romans. La sensibilité de notre époque ajoutée à la poésie d’Austen fait ici mouche et donne au film l’allure d’autre chose qu’une simple adaptation. Pour autant, Emma n’est pas la meilleure adaptation de Jane Austen que j’ai vu de ma vie. J’ai largement préféré Orgueils et Préjugés ou encore Raison et Sentiments (1995).
Pour ce qui est de Emma, l’histoire avait déjà été adaptée en 1996 avec Gwyneth Paltrow dans le rôle titre. Pour le coup, j’ai largement préféré cette nouvelle adaptation. Un téléfilm avait même été produit la même adaptée avec Kate Beckinsale. Pour autant, la mini-série de 2009 avec Romola Garai pour BBC One était mignonne. C’était très académique, pas assez moderne, mais une adaptation réussie malgré tout. En cherchant à rapidement nous mettre dans le bain, Emma nouvelle génération peut aussi nous égarer en cours de route : de nombreux personnages, de nombreuses intrigues, et la difficulté pour le scénario de tout délayer correctement. Dommage car l’ensemble reste malgré tout à voir, notamment pour la seconde heure, bien plus réussie que la première.
Note : 6/10. En bref, une nouvelle adaptation modernisée et réussie de Emma.
Suite à la fermeture des cinémas à cause de la pandémie de Coronavirus, Universal a décidé de mettre Emma à disposition sur les plateformes de VOD aux Etats-Unis au prix de $19,99.
Aucune décision n’a été prise quant à sa sortie en France qui devait encore être définie.