Au Luxembourg, on n'a pas de Loch Ness. On a bien Esch-sur-Sure, mais le lac cache juste un village englouti. Et quelques mètres de vase. Egalement, sans, doute quelques kilos d'acier sous la forme de cannettes de Bofferding usagées jetées par les adeptes du barbecue estival sur les bords de l'eau.
La première fois que j'en ai entendu parler, je me suis donc demandé quelle sorte de monstre pouvait être un "égorge oreille". J'imaginais vaguement un ogre sanguinaire et velu qui découpait les lobes et les tympans des petits enfants pour s'en faire des colliers. Un croquemitaine prêt à croquer nos pavillons auditifs à l'apéritif, comme des chips, pendant notre sommeil. Une bête qui entaille les oreilles qui ont entendu trop de gros mots ou qui n'ont pas bien écouté ce qu'on leur disait. Ce qui m'a encore plus surpris c'est quand ma femme m'a dit être allée, de son plein gré, chez un "égorge oreille" pour soigner une otite. Ca devait être une technique vaudou belge. Un rebouteux qui tranchait des oreilles de cochon et de lapin pour guérir le mal par le mal.
Et puis j'ai compris que j'avais été induit en erreur par la liaison, il faut comprendre "nez-gorge-oreilles", l'équivalent belge d'otorhinolaryngologiste.
On fait pire. Même dans le corps médical.