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Immortels, Tome 1 de Cate Tiernan

Par Rambalh @Rambalh
Comme annoncé, après avoir lu Sorcière puis Balefire, il ne me restait plus que la saga Immortels pour en finir avec les sagas traduites de Cate Tiernan. Le fiasco de Balefire a fait que j’ai lu cette saga sans attendre quoi que ce soit et heureusement : cela m’a permis d’apprécier le positif et d’éluder facilement le négatif.
Immortels, Tome 1 de Cate Tiernan

Quatrième de Couverture
Nastasya est une immortelle : elle semble avoir 18 ans mais en a 459. Ces dernières décennies, sa vie consiste à noyer son ennui dans les soirées arrosées. Un soir à Londres, son meilleur ami brise le dos d’un homme qu’il trouvait gênant. Bouleversée par cette cruauté et rongée par la culpabilité de n’avoir rien fait pour s'interposer, Nasty s’enfuit aux États-Unis. Elle y rejoint River, une autre immortelle qui l’avait invitée autrefois à vivre chez elle. Nasty se retrouve alors dans un centre de réhabilitation pour les immortels qui ont perdu le goût de vivre. La rebelle jeune fille finit par se plier aux règles de la maison et se lie avec les autres habitants, dont le sombre et mystérieux Reyn. Sa nouvelle vie lui permet de renouer avec ses origines, dont elle avait enfoui le souvenir. Elle se rappelle notamment l’assassinat de sa famille auquel Reyn pourrait ne pas être totalement étranger…
« Je suis née en 1551, un joli chiffre bien symétrique. Quatre cent cinquante ans plus tard, on me demande encore ma pièce d’identité dans les bars. Avant que vous vous mettiez à crier, Waouh, génial ! Laissez-moi vous dire à quel point c’est pénible. Je suis une adulte. Depuis presque toujours. Pourtant, je ne peux sortir de cet état d’adolescence éternelle, et je ne peux pas modifier mon apparence. »
Mon avis
Nasty est une immortelle sans but dans la vie, qui vit au rythme de ses folles soirées et des ignobles gueules de bois qui en résultent. Coincée dans ce monde depuis plus de 450 ans, peut-on le lui reprocher ? À sa place, ne serions-nous pas fatigués des difficultés de la vie et ne serions-nous pas tentés d’enchainer les jours en nous laissant porter par l’oisiveté après avoir connu des premiers siècles bien trop intense ? Puis arrive l’élément déclencheur, la violence gratuite, malsaine et jubilatoire dont fait preuve son meilleur ami, en utilisant la magie, cette faculté que les Immortels ne prennent selon elle-même plus le temps d’exploiter… Prenant subitement conscience d’un malaise étouffant, Nasty prend la fuite à la recherche d’une femme lui ayant proposé son aide des décennies plus tôt.
Les Immortels est une saga à l’univers prometteur, comme tout ce que crée Cate Tiernan. Cette autrice a un don pour amener de nouvelles visions de la magie, tout comme elle a une tendance à ne pas exploiter les pépites qu’elle tient entre ses mains. Ici, il y a du mieux, quelque chose qui se rapproche de Sorcière que j’ai tant aimée.
Nasty a plus de 450 ans. Elle a vécu des drames tout au long de sa vie et a fini par mettre ses émotions sur mute pour supporter son quotidien. Ses souvenirs sont flous et cela semble cohérent : qui peut se targuer d’avoir des souvenirs exacts sur l’ensemble de son existence avec une espérance de vie de 80 ans ? Personne. Alors imaginez une existence de plusieurs siècles et pouf !
À travers un univers fantastique, Cate Tiernan aborde finalement les angoisses du quotidien, la faculté ou non à avancer à travers les épreuves, la capacité à dépasser nos traumatismes ou à les enfouir si profondément qu’on en oublie les facteurs déclencheurs. Chercher un but à sa vie, donner un sens à son existence, surmonter ses échecs, accepter les joies en sachant que les peines seront intenses elles aussi. Et surtout, se rapprocher de l’essentiel, retrouver goût aux tâches du quotidien, à la beauté de la vie malgré ses imperfections.
Immortels n’est pas un livre où l’action est intense. Le narrateur interne, Nasty, nous offre une introspection qui risque de décevoir les lecteurs cherchant à vibrer d’aventures. Cependant, j’ai apprécié ma lecture, non pas parce que c’est excellent, je ne vais pas vous mentir, mais parce qu’elle est arrivée à une période où la remise en question de notre existence, l’importance d’écouter ses émotions et de revenir aux essentiels a fait écho en moi. Ce livre est plein de défauts, les personnages y sont peu profonds, l’intrigue y est beaucoup trop peu développée à mon goût, la romance qui se dessine y est stéréotypée mais il y a quelque chose qui a su attiser mon envie d’aller au bout.
Comme toujours, je regrette que Cate Tiernan n’ait pas plus creusé la pépite qu’elle avait entre les mains avec son univers magique mais j’ai fini par m’y habituer. Si vous cherchez une aventure magique, vous risquez d’être frustrés même s’il y a tout de même un bon os à ronger. Par contre, si le thème de l’immortalité vous intéresse, notamment à travers la recherche d’un sens à la vie, vous y trouverez peut-être votre compte. Ce premier tome est une bonne introduction à tout ça (attention tout de même si vous n’aimez pas vous farcir les états d’âmes d’un personnage, ce livre se résume presque à ça).
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