Face au COVID-19, en France, comme partout dans le monde, tout passe par différents messages. Certains visent à informer les citoyens sur la situation du pays via des communiqués gouvernementaux ou des interventions médiatiques. Mais il y a également des messages qui constituent des consignes. Que faire pour éviter d’être contaminer ou éviter de contaminer d’autres personnes dès lors que certains symptômes font leur apparition.
Très rapidement, des "gestes barrières" ont été instaurés et diffusés. Ainsi, on explique que "face aux infections, il existe des gestes simples pour préserver votre santé et celle de votre entourage. Il faut donc se laver les mains très régulièrement, tousser ou éternuer dans son coude ou dans un mouchoir, saluer sans se serrer la main, éviter les embrassades, utiliser des mouchoirs à usage unique et les jeter, éviter les rassemblements, limiter les déplacements et les contacts". Aussi bien pour éviter une propagation du virus, une exposition au virus et surtout permettre aux services médicaux de traiter les cas les plus urgents, on donne aussi une consigne plutôt simple. En cas "de symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au Covid-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le SAMU- Centre 15 ". Ainsi on demande simplement à tout un chacun d’être prudent et de ne pas laisser place à la panique.
Néanmoins, les services d’urgences, médecins et infirmiers, alertent. Ils expliquent à la fois leur niveau de fatigue, la dangerosité du virus pour certaines personnes, et surtout la difficulté de gérer une telle crise. Selon eux, il n’y a pas assez de place dans les hôpitaux ni pour accueillir tout le monde, ni même pour soigner les cas les plus graves. Il n’y aura pas assez de lit ni de respirateurs artificiels. Il faut donc respecter les consignes pour éviter qu’en France on n’en arrive à devoir faire un tri des patients comme c’est le cas en Italie.
Cependant les Français, n’ont pas réagi de suite s’estimant à l’abri face à un danger invisible. Ils ont continué à vivre normalement, s’exposant chaque jour de plus en plus. Face à l’augmentation des cas, et à l’incrédulité des citoyens, le gouvernement a donc durci le ton.
Dès jeudi 12 mars, le président de la République, Emmanuel Macron, s’adresse aux Français. Il annonce la fermeture des crèches, et des établissements scolaires, de la maternelle à l’université. Une disposition qui vise à ralentir la propagation du virus qui peut se transmettre d’un enfant à un autre. Les enfants étant porteurs sains dans la majorité des cas, cela permet d’éviter une exposition pour les parents, grands-parents et autres membres de l’entourage proche, pour qui les conséquences peuvent être dramatiques. Une mesure mise en place dès lundi 16 mars. Le gouvernement ayant prévu des alternatives permettant aux parents de garder leurs enfants tout en étant rémunéré. Cependant avant même l’application de cette mesure, le gouvernement fait part de nouvelles dispositions.
Samedi 14 mars, cette fois-ci c’est le Premier ministre Edouard Philippe, qui prend la parole pour annoncer la fermeture des commerces "non essentiels". Bars, restaurants, cinéma et autres commerces ont donc fermés à compter de samedi minuit, mettant les employés au chômage partiel. Cependant, ces fermetures ne sont pas respectées par tous. Les policiers sont parfois obligés d’intervenir pour demander aux propriétaires de cesser leur activité. Les commerces alimentaires restent ouverts tout comme les bureaux tabac ou les pharmacies. En bref les commerces vers lesquels tous les citoyens, qui commencent à prendre conscience de l’ampleur de la crise, décident de se ruer donnant lieu à des scènes apocalyptiques, des files d’attente à ne plus en finir, où bien évidement les distances préconisées ne sont pas respectées. Certains, se pensant à l’abri, continuent aussi de se rassembler sur les terrasses de café et restaurants récalcitrants, dans les parcs ou encore sur les places publiques. De quoi pousser à l’indignation, chez le personnel médical, et toutes les personnes qui sont en première ligne. Pour certains professionnels les mesures gouvernementales ne sont pas suffisantes, il faut aller plus loin, jusqu’au confinement !
Le gouvernement laissera passer le premier tour des élections municipales pour en arriver là. De nouveau, c’est Emmanuel Macron qui prendra la parole pour annoncer cette nouvelle. Nous sommes lundi 16 mars, 20 heures. L’annonce a été suivi par plus de 35 millions de personnes. Lors de cette nouvelle allocution, le président a un ton beaucoup plus grave. Il annonce, a plusieurs reprises, que la France est en guerre, et qu’à compter de mardi midi, les Français devront limiter leurs déplacements au stricte nécessaire. Mais à aucun moment on ne dit que la France va être confinée, si ce n’est dans les médias. D’ailleurs certains, à l’instar du chef étoilé Philippe Estchebest, regrette que le président de la République n’ai pas été aussi ferme qu’il ne l’a été avec les commerces. Ainsi dans une vidéo publiée sur son compte Tweeter, il explique qu’il a entendu le discours du président, et qu’il le trouve "très bien" avant de poursuivre qu’il aurait "voulu entendre le mot confinement".
Dès lundi minuit, tous les citoyens ont reçu un message d’alerte sur leur mobile. Ce dernier indique qu’il s’agit d’une "Alerte COVID-19", que "le Président de la République a annoncé des règles strictes que vous devez impérativement respecter pour lutter contre la propagation du virus et sauver des vies. Les sorties sont autorisées avec attestation et uniquement pour votre travail, si vous ne pouvez pas télétravailler, votre santé ou vos courses essentielles". Une attestation à remplir chaque jour, et à chaque déplacement. Les attestations sont obligatoires, elles doivent être présentées, avec une pièce d’identité et d’autres justificatifs complémentaires si nécessaires. Sachant que les motifs autorisés sont les suivants : déplacement entre le domicile et le lieu d’exercice de l’activité professionnelle, déplacement pour effectuer des achats de première nécessité dans des établissements autorisés, déplacement pour motif de santé, déplacement pour motif familial impérieux pour l’assistance aux personnes vulnérables ou à la garde d’enfants, déplacements brefs à proximité du domicile liés à l’activité physique individuelle des personnes à l’exclusion de toute pratique sportive collective et aux besoins des animaux de compagnie.
La France est donc confinée, mais avec sorties autorisées, se basant sur une prise de conscience citoyenne. Le gouvernement fait confiance à ses concitoyens, à eux de prendre leur responsabilité et de respecter ce confinement, ainsi que les droits qui sont offerts dans cette situation particulière. D’ailleurs les attestations ne sont autre que des déclarations sur l’honneur. Mais malgré cela, cette fois-ci, il ne s’agit pas d’une mesure préventive. Pour contrôler le respect de cette mesure, de nombreux policiers ont été sollicités. Répartis sur tout le territoire, ils sont chargés de vérifier la "régularité et la légitimité" des sorties. Si l’attestation n’est pas présentée, le gouvernement a prévu une amende de 135 euros. Incompréhensible pour certains mais en attendant le remède, face au COVID-19 rien ne semble efficace, si ce n’est de rester chez soi ! Le confinement ayant déjà fait ses preuves en Chine, en Italie ou encore en Espagne.
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