Partager un texte qu’on a apprécié est normal et positif. C’est d’ailleurs un des principes de base des réseaux sociaux et je le fais souvent sur ceux-ci. Mais il ne me viendrait pas à l’idée d’envoyer un tel lien par courriel ou message privé. C’est une manière de dire : « Tu dois lire ceci ». Un partage sur Facebook ou autre signifie : « Tu peux lire cela ». C’est tout à fait différent. Dans un cas, on impose alors que dans l’autre, on propose. « On impose » est certainement trop fort, car finalement le choix de lire ou non continue à m’appartenir. Plus que vraisemblablement, c’est surtout moi qui ressens comme une obligation, j’en ai conscience.
J’ai toujours été rétif à toute obligation de contenu, voire de démarche. Lorsque j’étais jeune, dans le cadre scolaire, j’ai eu beaucoup de mal à lire un livre qu’on m’imposait. Par exemple, Eugénie Grandet que toute la classe a dû se farcir. D’autres professeurs proposaient trois ou quatre titres et nous laissaient le choix. Certains même ajoutaient : « Et si vous avez une autre proposition, n’hésitez pas à me demander si c’est bon » ! Inutile de vous dire quels étaient mes professeurs préférés !
Ce refus de me voir imposé quoi que ce soit n’est heureusement pas permanent. Dans les circonstances actuelles, j’accepte sans grande difficulté de devoir rester chez moi et de limiter de manière drastique les contacts directs. Mais est-ce une obligation ou la volonté de se préserver ? Dans une situation de survie, on accepte certainement plus et plus facilement.
Si vous lisez ces lignes, j’espère que cela résulte de votre choix personnel ! Pour une fois, je ne vous conseille même pas de partager mon billet. Il n’en vaut pas la peine !
S’en sortir sans sortir !