Comment sentir que tout est en soi ?

Publié le 21 mars 2020 par Anargala
Je peux facilement voir que tout est dans la conscience :
voir que tout apparaît et disparaît dans le champs conscient.

Mais comment le sentir ?

Car je ne suis pas seulement un être 
cognitif, mais aussi affectif.
J'ai la capacité de connaître, mais aussi celle de désirer, d'aimer, de vouloir, de me mouvoir et de mouvoir.
De même qu'il y a le Regard total, la Vision sans limites,
il y a l'Acte total, le Mouvement sans limites, le Désir pur, la Volonté parfaite, etc.

C'est très simple et très facile, aussi :

Tout mouvement ou acte comment, vit et s'achève dans le Mouvement ou Acte total.

Prenez n'importe quel mouvement.

L'hypothèse est que ce mouvement commence dans le Mouvement total.
Mais d'ordinaire, cela passe inaperçu car
1) Je m'en fiche, et
2) Cet instant de pur jaillissement est comme recouvert par les mouvements particuliers, comme le tronc d'un arbre peut être recouvert par ses branches.

Donc, je prend n'importe quel mouvement.

Par exemple, m'envoler, léviter.
Pourquoi ?
Parce que ce mouvement est impossible.
Pourquoi choisir un mouvement impossible ?
Parce que, comme il ne peut s'accomplir entièrement, il reste pur, nu, et donc total.

Et donc, je veux m'envoler. Et je ne m'envole pas.

Et je plonge mon attention dans cette sorte de fourmillement de l'Acte pur
qui bouillonne en lui-même.
Un peu comme Superman dans Man of Steel quand il veut s'envoler, au début, sur la glace.
Vous voyez ?

Et je plonge dans ce bouillonnement.

Dans ce ressenti, si spécial.
Et là, je sens tout. Tous les mouvements. Tous les actes. 
Je suis la mer qui sent toutes les vagues.


Bon, en fait, l'expérience ne me dit pas que je sens "tout", pas plus que "tout" apparaît dans le champs de la Lumière consciente quand je vois. Ce que je sens plutôt, c'est comme la racine de tous les mouvements, de tous les actes, de toutes les vies, de tous les devenirs. Le tronc commun à tout mouvement. Je sens le mouvement total, c'est-à-dire le mouvement qui englobe tous les mouvements.

Je peux certes spéculer, interpréter ce ressenti.

Mais, si je me tiens au plus près, c'est ça.
Ni plus, ni moins.
Et c'est déjà beaucoup. Infini.
Je pressens que c'est l'aube de tout, le Big Bang à portée.
Et je ressent là, c'est-à-dire ici, dans l'absolu mouvement indifférencié, une unité.
Je sens que je suis cet acte, et que cet acte fait un avec les objets et fins du mouvements, de l'acte, 
tout comme l'arbre fait corps, depuis son tronc unique jusqu'à ses feuilles multiples.

En outre et en sus, j'y sens un délice, comme dans la vision muette. 

Je me prends au jeu. C'est cette joie qui est l'aliment de cette exploration.
C'est ainsi que je joue à ressentir que tout est en moi.