Non seulement c'étaient les seins d'une fille qui n'avait jamais connu d'homme, mais ils étaient comme des fleurs qui vont s'ouvrir et permettaient de deviner combien ils seraient beaux une fois épanouis. Entre deux monticules qui dressaient leurs boutons roses était une vallée qui, toute brunie qu'elle fût par le soleil, n'avait rien perdu de sa délicatesse, de son velouté et dont la peau veinée était fraîche, une vallée sur laquelle flottait le premier printemps. Se développant au même rythme que les membres, les seins n'étaient pas en retard sur le reste du corps. Cependant leur gonflement qui gardait encore la fermeté de l'enfance paraissait prêt à sortir du sommeil, à s'éveiller au moindre contact d'une plume, à la caresse de la brise la plus douce.
Yukio Mishima , Le tumulte des flots
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