Dans ces cycles, il y a des moments spéciaux : les intervalles.
Ce sont des temps de fête, d'intensité, de joie.
En particulier, les deux équinoxes sont des instants hors du temps,des points d'équilibre.
Le jour est alors égal à la nuit.
Le devenir est fait de cycles animés
par des forces opposées.Tout est guerre et tension.
Mais il y a ces instants hors du temps,
où le temps suspend son vol.Des points d'équilibre, d'apesanteur.
Comme sur une balançoire.
Ils sont comme des portes de sortie,
des possibilités pour un pas en arrière,en quelque sorte.
Plus de luttes, d'engagements ni de dégagement,
de oui ni de non.
Des moments favorables au réveil.
Le cycle de l'année, comme tous les cycles,
existe dans les cycles de la respiration.Les équinoxes sont les intervalles entre inspir et expir.
L'équinoxe de printemps est l'intervalle
entre la fin d'un expir (l'hiver)et le début de l'inspir (le printemps).
C'est le moment de l'éveil,
car quand on se donne à ces intervalles,
le feu de la présence se réveille
et se dresse, s'élance à la verticale
et consume les nœuds,
à l'infini.
C'est aussi le silence entre deux pensées,
sachant que chaque pensée, chaque perception, est comme une saison invisible.S'adonner à la saveur du souffle
est une fête que je peux goûter chaque jour de l'année,
à chaque instant.
Cela ne présuppose aucune croyance
(la correspondance entre année et souffle est une métaphore),c'est gratuit, simple et fort.
Bon équinoxe de printemps !