"Cela fait bien longtemps que mon cerisier n'a pas reçu de bouteilles bouchonnées" lance Vincent par mail à quelques-uns (proche de Rouen), histoire de déclencher une dégustation commune chez lui !
Voilà, c'est fait pour le lieu. "Apportez donc ce que vous voulez, mais une seule bouteille, je me charge de tout le reste". Une seule ?!!! Mission impossible, quand on connait l'envie de certain de faire découvrir aux autres ce qui est dans sa cave.
Soit, c'est parti pour une éclectique. Les vins sont servis dans l'ordre ci-après, à l'aveugle histoire de lancer des débats parfois chauds, mais comme d'habitude instructifs pour tous.
Premier vin et première surprise pour ce blanc. Waouh, ça commence TRES fort, il est très oxydé, mais volontairement, c'est certain avec une pointe de curry. La bouche semble huileuse, oxydée encore, sur la noix ramassée il y a quelques temps et paraît sèche. C'est effectivement un Jerez Xérès Sherry (Finon muy seco) de Tio PEPE.
Peut-être une petite erreur de casting (la seule, mais Marc qui l'avait apporté était tellement impatient de commencer qu'il en a oublié qu'il y avait d'autres vins à suivre). Après ce vin, il fallait quelque chose de consistant.
Nez fin et élégant fait de fruits blancs avec une pointe vanillée. La bouche est charnue et commence assez mollement pour se reprendre grâce à la remarquable acidité qui donne une finale vive. Rétro de pêche blanche. Ce Givry blanc Vieilles Vignes 2006 "En Veau" du domaine Joblot aurait peut-être gagné à être servi un peu plus frais, mais c'est un très joli vin tout de même.
Notre vin suivant possède un nez floral avec beaucoup de pureté avec des notes anisées. On y devine pas mal de gras. La bouche est plus en retrait, peu expressive et donne toujours ces touches d'anis. C'est un Chablis 2005 de Vincent Dauvissat. Je dois dire être resté un peu sur ma fin, mais je ne me fais pas d'opinion définitive, car il s'agissait de ma première rencontre avec ce domaine. A revoir donc.
On change de catégorie, avec cet unique rosé. Décidément, je n'y arriverais pas ! La bouche
On passe aux rouges
La robe est très évoluée. Le nez l'est également, mais c'est très beau. Ca pinote avec des arômes de framboise et de fourrure. Tout le monde s'acharne à trouver l'origine exacte en Bourgogne de ce pinot. La bouche est un peu plus simple mais donne pas mal de plaisir et de gourmandise.
C'est le recalage total pour tous. Point de Bourgogne, mais bien du pinot avec ce Sancerre apprécié par tous. C'est Henri Bourgeois qui fait cette cuvée "La Bourgeoise". Et puis l'étonnement encore au moment de dévoiler le millésime qui est un 2000 et qui semble très évolué.
Jolie expression du pinot (cassis, mure) avec des notes boisées et de café. La bouche est vive, jeune, avec un fruit qui ne donne peut-être pas tout son potentiel. Jolie longueur. Un vin agréable et qui en fin de repas sera encore plus ouvert. Il s'agit d'un Pernand-Vergelesses 2003 du domaine Laleure Piot.
Autre rouge. La robe cette fois est jeune. Le nez ne se livre qu'en aérant vivement le verre. Il est fruité et mur avec une trame épicée. La bouche est puissante, tannique, avec une finale légèrement sucrée et d'une longueur correcte.
Au moins, celui-ci a beaucoup fait parler ! L'assemblée a été divisée en 2. Certains le trouvant chaleureux mais agréable, les autres le jugeant grossier et le traitant de... non on ne peut pas le dire ici ;-).
LPV 33 avait beaucoup apprécié le millésime 2004 il y a peu. C'est ici le 2003, Secastilla de la bodega Viñas del Vero de la DO Somontano.
Robe incroyablement noire. Là, on change radicalement de registre ! Au nez, c'est du fruit noir (cerise) et du moka. La bouche est droite et révèle un caractère sudiste. Elle est équilibrée et bien agréable. Un vin simple mais bien fait que ce Côtes du Roussillon Village "Caramany" 2001, "l'Excellence du château Cuchous" des Vignerons de Cassagnes Belesta.
Encore une couleur sombre et encore un vin bien différent du précédent. Joli nez de poivron mur enrobé d'un élevage élégant et fondu, avec en plus quelques notes de foin et de menthol. La bouche est bien structurée avec une élégance certaine, des tanins fondus. La finale sonne le rappel pendant de belles secondes. Ce Cantenac Brown 1990 se présente sous une forme aboutie, avec plein de charme et de finesse. Pour moi le plus joli rouge de la soirée.
La robe est encore une fois foncée. Nez typé syrah, un peu rustique. La bouche ne se livre pas beaucoup, malgré une attaque crémeuse. Finale légèrement séchante sur la prune. A revoir, car il semble se chercher un peu. Le dernier vin rouge est un VDP des Coteaux du Salagou 2006 "Sauta Roc", 100 % syrah, fait par le domaine Lacoste Germane.
Il reste toujours un peu de place pour le sucre !
La robe suivante est assez claire. Le nez dévoile de fines et belles notes d'ananas, d'orange confite avec quelques touches de botrytis. La bouche
Au moins, la dernière bouteille n'empestera pas le bouchon, car c'est une capsule en fer. Le nez est pomme au four, poire avec du sucre
Merci à Vincent et Anne pour leur accueil, vraiment sympatique et généreux. L'assemblée s'est quittée bien après minuit, après de franches parties de rigolades mais sans que le cerisier ne soit arrosé...