Vendredi matin nous étions une dizaine d’amis réunis autour d ‘un mâchon, à parler de l’ouverture de la pêche, à profiter des bons moments et de la bonne chère, en évoquant comme une lointaine éventualité le coronavirus qui s’invitait peu à peu parmi nous. Nous n’étions que deux à ne pas nous serrer la main, un peu moqués par les autres d’ailleurs. Nous avons évoqué le discours de la veille du Président de la République, certains ne l’ayant pas écouté jusqu’au bout, le trouvant anxiogène.Je suis allé faire quelques courses, mais j’ai passé plus de temps à faire la queue à la caisse qu’à parcourir les rayons pour acheter ce qu’il me fallait. A la caisse d’à côté, deux hommes ont failli en venir aux mains, pour des broutilles. La tension est palpable.Le samedi soir, apéritif dînatoire en famille, car un voyage à l’étranger, en famille, ce mois-ci, était prévu, et il a fallu en discuter pour en décider le report.Dimanche au calme à l’écoute des informations.Lundi, retour au travail pour les actifs, beaucoup de supputations et de fausses informations qui circulent, jusqu’à l’allocution du Président de la République, qui annonce, pour quinze jours au moins, un confinement à domicile, qui ne supportera que quelques rares exceptions.
Aujourd’hui, mardi 17 mars 2020, jour 1 d’une autre vie.
A 450 km d’ici, une amie d’enfance, définitivement vaincue par le cancer, va être inhumée. J’avais prévu d’aller assister à ses obsèques, mais, d’abord dissuadé par ses proches pour cause de limitation de l’assistance, puis empêché par le confinement de m’y rendre, je ressens les premiers effets des conséquences de cette pandémie.Une des meilleures amies d’une de mes filles, infirmière, est testée positive au Covid-19. Elles s’étaient vues encore la semaine dernière. Son père était du groupe d’amis de vendredi. Je ne suis pas spécialement inquiet, car je n’ai aucun symptôme (pour le moment) et je suis plutôt prudent, mais je me rendscompte à quel point un malade, ignorant de son état, peut démultiplier la contamination.
J’apprends que Jean Pierre PERNAUT
, présentateur du journal de 13 heures sur TF1 se met en retrait, par respect des mesures de confinement. Il me donne l’impression d’un rat qui quitte le navire ! C’est vrai qu’il a 70 ans, mais Jacques LEGROS, qui le remplace, en a 68 ! Je ne comprends pas que ces gens, tels certains élus, se cramponnent à leur fauteuil alors que, très certainement, ils n’en ont pas besoin financièrement. Et tant de jeunes attendent de pouvoir faire leurs preuves et ont un impérieux besoin de travailler.
A propos de télévision, certains spots de publicité sont, en cette période, incongrus, si ce n’est davantage.
Les chaînes ne pourraient-elles, au moins durant la période de confinement, supprimer ces coupures publicitaires pour les remplacer par des conseils ou des mises en garde ?