la ruée des taureaux
des fleurs aux sept mystères, des marges en
chapiteaux
Il a connu des cœurs et des chemins
des reliefs embrasés
le pain au fond des armoires du vent
Il a vu des visages, des choses tournant le dos
des élans dévoyés, des cadrans de pluie comme de grandes larmes
Il a allumé des pommes de pin dans les granges où rayonnaient les sexes de soleil
Il a aidé les vents à tourner sur les pentes
sifflé les chiens du soir pour que vienne le soir
vêtu les saisons d’ailes, de manteaux de nuit et de ciels d’apoplexie
Il a ramassé dans la poussière des hélices perdues
subi affronts et tortures. Et puis
il a appris le coude où le tison décide de brûler
le point où la corde est usée, la faille où s’ancrent
les chardons et les ronces autrefois suspendues dans le bleu
et le cœur des pierres quand l’herbe les domine
Il a trouvé un gosier doux d’ivresse pour dire le ciel de sa fin.
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José Ensch (1942-2008) – Dans les cages du vent (Phi, 1997)