A Moscou, chez moi, les coupoles flamboient
A Moscou, chez moi, les cloches sonnent,
Et dans les sépulcres alignés, chez moi,
les tsars et les tsarines dorment.
Et ne sais-tu pas que dans le Kremlin
l'aube est, plus que partout ailleurs, légère ?
Et ne sais-tu pas que dans le Kremlin
Du crépuscule à l'aube je te fais don de ma prière ?
Et tu traverses ta chère Neva
Quand, au même instant, sur la Moscova,
Je suis debout, la tête baissée,
Je vois les réverbères de fatigue papilloter.
Je t'aime de toute mon insomnie
Je te guette de toute mon insomnie
Quand, au même instant, dans tout le Kremlin,
se réveillent les sonneurs du matin.
Mais mon fleuve et le tien
Mais ma main et ta main
ne s'uniront pas, mon ami, ma joie,
tant que la brume et l'aube
ne se seront pas rejoints.
Marina Tsvetaeva
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