Cette étude de cas chinoise vient confirmer les premières données publiées sur le risque de transmission verticale -soit de la mère au fœtus- du nouveau virus SARS-Cov-2 durant la grossesse : l’étude menée dans un hôpital de Wuhan, l'épicentre de la nouvelle épidémie COVID-19, ne constate aucun signe d'infection chez les bébés suivis qui restent en bonne santé aujourd'hui. Des données certes qualitatives mais rassurantes pour les médecins et les futures mamans, publiées dans la revue Frontiers in Pediatrics.
L’étude qui a suivi 4 bébés suggère que le COVID-19 n'est pas transmis des mères enceintes aux nouveau-nés. C’est l’une « des rares bonnes nouvelles », écrivent les chercheurs sur l’épidémie qui poursuit une propagation intense en Europe et dans une cinquantaine de pays, avec au 16 mars 2020 170.000 cas (dont depuis une semaine un nombre de cas stable soit 80.000 cas en Chine) et 6.500 décès.
Seconde confirmation de l’absence de transmission verticale pendant la grossesse
Les 4 mères suivies par cette étude de cas centrée sur la santé de leurs nouveau-nés, ont accouché au Wuhan's Union Hospital alors qu'elles étaient infectées. Aucun des nourrissons n'a développé de symptômes graves associés au COVID-19 tels que de la fièvre ou de la toux, mais tous ont bien été initialement isolés dans des unités de soins intensifs néonatals et nourris avec des préparations. Précisément,
- 3 des 4 bébés ont été testés négatifs pour le SARS-Cov-2 après un prélèvement de gorge, et la mère du quatrième enfant a refusé l'autorisation pour le test ;
- 1 nouveau-né a eu un problème respiratoire mineur pendant 3 jours qui a été traité par ventilation mécanique non invasive ;
- 2 bébés, dont celui ayant un problème respiratoire, ont eu des éruptions cutanées qui ont finalement disparu d’elles-mêmes. Cependant, il est impossible de conclure s'il existe un lien entre ces autres problèmes médicaux et COVID-19, précise l’auteur principal, le Dr Yalan Liu, à l'Université des sciences et technologies de Huazhong et pédiatre au Wuhan's Union Hospital.
- Enfin, les 4 nourrissons sont en bonne santé et leurs mères ont également complètement récupéré.
Dans la précédente étude rétrospective menée auprès mères enceintes infectées par COVID-19, les chercheurs n’avaient également trouvé aucune preuve que l'infection virale puisse se transmettre de la mère à l'enfant. Les 9 naissances avaient eu lieu par césarienne. Ici, c’est le cas de 3 des 4 naissances.
La naissance par césarienne pourrait être plus sûre, afin d’éviter les infections causées par la transmission périnatale et postnatale, soulignent ici les chercheurs. Dans cette seconde étude de cas, seule une femme enceinte a adopté un accouchement vaginal en raison du début du travail. Le bébé était en bonne santé donc l'accouchement vaginal est peut-être envisageable, mais cela doit être confirmé par des études plus larges.
L’expérience des précédentes épidémies de coronavirus n’a apporté aucune preuve de transmission virale de la mère à l'enfant, mais le SRAS et le MERS étaient tous deux associés à une maladie maternelle critique, un avortement spontané ou même une mort maternelle. Ces données ne sont donc probablement pas significatives.
Des recherches supplémentaires sur d'autres aspects de l'infection potentielle au COVID-19 chez les nouveau-nés et les enfants sont nécessaires de toute urgence.
En particulier, se pose la question de la sensibilité du test de diagnostic actuel chez les enfants.
Aujourd’hui, les médecins prélèvent des échantillons supplémentaires sur les nouveau-nés, notamment du placenta, du liquide amniotique, du sang néonatal et du liquide gastrique, entre autres, pour détecter d'éventuels récepteurs du virus.
Source: Frontiers in Pediatrics 16 March 2020 DOI : 10.3389/fped.2020.00104 Infants Born to Mothers With a New Coronavirus (COVID-19)
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