La moitié d’un roi de Joe Abercrombie

Né faible aux yeux de son père, le prince Yarvi a juré de récupérer un trône dont il n'a pourtant jamais voulu. Mais il doit d'abord affronter la cruauté de sa propre famille, les humiliations de l'esclavage, ainsi que les eaux amères de la Mer Éclatée. Tout cela avec une seule main valide. C'est au côté d'une étrange assemblée d'exclus et de marginaux, et non parmi les nobles de son rang, que Yarvi apprendra à être un homme - s'il survit aux épreuves de toutes sortes qui l'attendent...

Mon avis :

Je ne connaissais pas la plume de Joe Abercrombie et c'est avec ce premier livre, qui se lit très rapidement, que j'ai fait une belle rencontre !

Nous rencontrons Yarvi, jeune prince qui souhaite devenir Ministre: un ordre spécialisé dans le conseil et le savoir ressemblant au Clergé. Bien que prince, il ne sera jamais proche du pouvoir en tant que tel car il est né avec une main difforme. Son peuple et leur dirigeant prient la déesse Guerre et c'est donc un devoir de savoir se battre. Avec sa difficulté, Yarvi a rapidement été remisé au placard... Jusqu'à ce que la mort de son frère et son père renverse la donne ! Le voilà roi, lui que personne n'a jamais voulu au pouvoir et lui-même qui n'a jamais voulu y être...

L'univers de l'auteur est très rapidement compris. J'ai toujours un peu peur dans la fantasy de me retrouver avec de l'indigeste mais pas ici. C'est presque de la fantasy Young Adult, en terme d'age des héros mais également de la façon d'aborder l'univers. C'est très plaisant ! J'ai l'impression que l'auteur est parti sur une base historique à laquelle il a rajouté un panthéon de dieux, d'elfes, de runes... Et il y a un fort concept de religion avec la déesse unique et le panthéon auquel croit Yarvi.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Yarvi, qui est clairement un anti-héro. Il n'aime pas la guerre, est même assez froussard. Il se sait méprisé par son peuple à cause de son handicap et n'aime pas le nouveau rôle auquel il va devoir s'adonner. Plus intelligent que guerrier, il reste maladroit et j'ai eu beaucoup d'empathie pour lui ! Les autres personnages, comme sa mère, ou les esclaves qu'il va rencontrer sont tous aussi fascinants qu'attachants... J'ai beaucoup aimé Sumaelle ou la mère de Yarvi, qui ne peuvent pas être plus différentes mais ont ce petit côté femmes fortes qui m'a fait complètement craquer.

Peut-être que la Déesse Unique est comme moi, intervint Sumaelle.
- Fainéante ? grommela Jaud.
- Elle choisit la voie, mais beaucoup de petits dieux enchaînés à elle rament à sa place.

Il y a beaucoup d'action dans cette histoire ! Le rythme est haletant, même si on voit venir rapidement les événements qui vont avoir lieu. Pas dans le détail, mais dès le début, j'ai senti l'anguille (et j'en suis assez fière). Pourtant, on a vraiment envie de savoir comment vont s'en sortir nos héros ! Il y a néanmoins beaucoup de rebondissements, et l'aventure nous happe. Vengeance, trahison, mensonge... Le cocktail est explosif ! Mais j'ai eu aussi une impression de survol, de manque de profondeur...

Il y a également de l "ironie et d'humour dans les interactions et les dialogues entre les personnages mais également dans la plume de l'auteur. J'ai beaucoup aimé cette façon d'écrire, malgré le fait que les héros en prennent plein la figure, on reste sur le fil, dans l'attente de la suite, presque avec un sourire plutôt qu'avec des pleurs. C'est assez nouveau pour moi dans la fantasy et j'ai beaucoup aimé cette façon de faire !

J'attends beaucoup du second tome néanmoins, pour me forger une idée définitive sur cette saga !