Nombreux sont les états à censurer les médias, internet, ou bien les livres, mais pas toujours les jeux vidéo. Partant de ce constat, Reporters sans frontières a construit " The Uncensored Library " (la Bibliothèque Libre), dans le jeu vidéo Minecraft.
Minecraft est un jeu de construction et d'aventure grand public peu censuré à travers le monde, car ne proposant pas de message politique, patriotique, sexuel ou d'images violentes. Plus de 145 millions de joueurs y sont actifs chaque mois, sur smartphones, ordinateurs, et toutes les consoles actuelles et quelques autres plus anciennes.
©RSFUne énorme construction
The Uncensored Library a été construite en trois mois, est constituée de plus de 12,5 millions de blocs. Sa conception et sa création ont demandé plus de 250 heures de travail à 24 constructeurs de 16 pays. Le dôme principal du bâtiment atteint près de 300 mètres de largeur, ce qui en ferait le deuxième plus grand au monde, s'il n'avait pas été virtuel.
La bibliothèque est accessible sur un serveur ouvert à tous les joueurs de Minecraft, où qu'ils soient sur la planète. Pour y accéder, il faut se connecter au serveur visit.uncensoredlibrary.com depuis Minecraft ( voici un aperçu depuis votre navigateur).
©RSFQuels livres y trouve t-on ?
Pour réaliser ce projet, Reporters sans frontières Allemagne a collaboré avec l'agence de création allemande DDB, le studio de création BlockWorks et la société de production MediaMonks. Hatice Cengiz, la fiancée de Jamal Khashoggi, soutient la Bibliothèque libre aux côtés de journalistes internationalement reconnus comme Nguyen Van Dai et Yulia Berezovskaia.
Cette bibliothèque contient des livres renfermant des articles censurés dans leur pays d'origine. Sur le serveur, ces livres peuvent être lus par tous, mais leur contenu ne peut pas être téléchargés. Elle a vocation à être régulièrement alimentée avec de nouveaux ouvrages. On y trouve actuellement des articles écrits et censurés dans cinq pays (Égypte, Mexique, Russie, Arabie saoudite et Vietnam). Les textes sont disponibles en anglais et dans la langue d'origine des journalistes qui les ont écrits.